Que mangent les oiseaux des jardins ?

Les régimes alimentaires des oiseaux sont très diversifiés. La disponibilité des sources de nourriture étant variable au cours des saisons, les oiseaux ont développé plusieurs stratégies afin de pouvoir s’alimenter tout au long de l’année. Alors que certaines espèces adaptent leur régime en fonction des aliments disponibles, d’autres se déplacent pour trouver ce dont elles ont besoin. D’autres encore combinent ces deux stratégies.

A la fin de l’automne, lorsque les jours raccourcissent et que les champs et prairies se couvrent du givre matinal, beaucoup d’espèces d’oiseaux sont déjà parties vers les côtes atlantiques, les régions méditerranéennes ou vers l’Afrique. Mais d’autres espèces hivernent chez nous.

Dès la fin aout, nombre d’oiseaux strictement insectivores quittent nos régions, ou l’ont déjà fait, tels le Martinet noir, le Rossignol philomèle, les Gobemouches gris et noir, les Fauvettes des jardins, babillarde et grisette, les Hirondelles rustiques, de fenêtre et de rivage, car leur régime alimentaire ne leur permet pas de survivre dans nos régions tempérées en période hivernale.

D’autres s’adaptent partiellement, tout en entamant plus tardivement leur migration à longue ou moyenne distance, par petits bonds successifs vers le sud. Certains oiseaux sont en effet capables de modifier leur menu quotidien, suivant les conditions climatiques ou la disponibilité en nourriture. Insectivores en été, ils deviennent temporairement frugivores, voire accessoirement granivores.

Ainsi, dès la fructification du merisier, du sorbier, du prunellier, de l’aubépine ou encore du sureau, la Fauvette à tête noire, le Rougegorge familier, l’Accenteur mouchet, le Merle noir, toutes les espèces de Grives et l’Etourneau sansonnet par exemple donneront une nette préférence à la consommation de baies sauvages venues à maturité. La consommation de baies sauvages et de fruits est d’autant plus recherchée qu’elle est indispensable à l’oiseau qui y trouve des protéines nécessaires à la mue. Cette remarque vaut également pour certains granivores.

Plus tard dans la saison, d’autres insectivores partiels, tout en continuant à rechercher des insectes et leurs larves, consomment également en période de disette des semences de graminées. Parmi ceux-ci, le Rougegorge familier ou l’Accenteur mouchet viennent plus nombreux visiter nos jardins en hiver. Pour ces espèces, les graines sont principalement recherchées au sol.

Le groupe de granivores plus stricts est constitué d’espèces telles que les Moineaux domestique et friquet, le Verdier d’Europe, le Grosbec casse-noyaux, le Pinson des arbres, Pinson du Nord, etc. Le Tarin des aulnes est également un oiseau granivore migrateur et malheureusement un oiseau de cage renommé. Il recherche sa nourriture dans les arbres (notamment les aulnes), mais aussi au sol et dans les mangeoires, où il est parfois possible de le photographier aisément.

Enfin, n’oublions pas ces oiseaux qui font flèche de tout bois et sont donc omnivores: la Pie bavarde, le Geai des chênes , le Choucas et la Corneille noire.

Les régimes alimentaires des oiseaux sont très diversifiés et flexibles. La classification des espèces basée sur leur régime alimentaire n’est pas absolue. En plus des adaptations saisonnières décrites ci-dessus, on peut signaler que les oiseaux, même les granivores, consomment des insectes en période de nidification pour le nourrissage des jeunes. Certains granivores consomment aussi des baies (sinon la pulpe, tout au moins le noyau ou les pépins) mais aussi des bourgeons et de jeunes pousses, autant que des graines (au sol) ou des semences portées par des arbres à feuilles caduques ou résistantes (samares). Ce comportement nutritif est illustré notamment par le Bouvreuil pivoine et le Grosbec casse-noyaux. Autre exemple: la Mésange bleue, qui ne dédaigne pas de picorer l’une ou l’autre poire mûre avant la récolte, dans les grandes cultures d’arbres fruitiers.