Bien avant d’être une réserve naturelle LRBPO, le Marais de Montroeul a été le centre d’intenses recherches industrielles. Son sous-sol regorge de gisements charbonniers et l’Institut pour le Développement de la Gazéification Souterraine a tenté d’évaluer les possibilités d’exploitation de la houille par gazéification souterraine à grande profondeur. Cette méthode permet de réaliser, en surface, l’ensemble des opérations techniques, ce qui diminue fortement les difficultés sociales de l’exploitation du charbon.

A l’image des installations qui ont fait le succès de l’industrie pétrolière, les recherches ont porté sur l’élaboration des mines sans hommes, exploitées par sondages réalisés à partir de la surface. Le projet comprenait une centrale électrique à laquelle était associée une gazéification souterraine afin de produire de l’électricité partir d’un gaz pauvre. Mais il ne s’est jamais concrétisé étant donné le prix et le temps qu’il fallait investir pour que le procédé parvienne à maturité.

Cette longue période de recherche scientifique souterraine a permis de sauvegarder, en surface, une végétation de grande qualité biologique. Une pression humaine importante allait cependant menacer ce site: l’installation d’une populiculture. Des drains profonds furent creusés, causant un assèchement superficiel. Il était donc temps d’agir afin de stopper le processus de dégradation.

Au moment de l’acquisition (1995), le site était encore largement intéressant puisque la nappe phréatique haute avait permis de conserver de vastes plages de végétation caractéristique des zones humides. En ce moment, on peut se féliciter de pouvoir y recenser des espèces telles que l’Orchis à larges feuilles (Dactylorhiza fistulosa), l’Orchis incarnat (Dactylorhiza incarnata), l’Hottonie des marais (Hottonia palustris) ou encore l’Oenanthe aquatique (Oenanthe aquatica).

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Au point de vue ornithologique, on peut y observer, entre autres, la Gorge bleue à miroir (Luscinia atthis), le Faucon hobereau (Falco subbuteo) et le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus).

Le Marais de Montroeul, d’une superficie de 10 hectares , se trouve sur le territoire de la commune d’Hensies-Thulin (province du Hainaut), au cœur de la Zone de Protection Spéciale de la Vallée de la Haine. Cette zone humide située à quelques kilomètres seulement du complexe des marais d’Harchies-Hensies-Pommeroeul, est régulièrement visitée par de nombreuses espèces par de nombreuses espèces d’oiseaux nidificateurs ou de passage.