Dans une réserve naturelle, l’environnement est protégé dans son entièreté. Un de ses objectifs est de préserver les biotopes rares et menacés, contribuant ainsi à la préservation de la biodiversité et de la naturalité. Différentes types de réserves naturelles existent en Belgique.
Réserves naturelles en Belgique
Comprendre et agir pour protéger notre environnement
Mettre un espace naturel sous le statut de réserve naturelle, c’est lui garantir la protection la plus sûre prévue par les lois belges.
Les types de réserves naturelles
Réserve naturelle intégrale
Ces zones sont dépourvues d’intervention humaine afin de permettre aux phénomènes naturels de se développer selon leurs propres dynamiques. Elles ont une vocation de naturalité.
Réserve naturelle dirigée
Dans ces zones, la gestion adoptée vise à restaurer les fonctionnalités écologiques des lieux ou entretenir l’environnement pour améliorer la capacité d’accueil des espèces . Nous examinons, par exemple, si la restauration d’un milieu dégradé peut faire revenir les espèces présentes autrefois. Nous rédigeons ensuite le plan de gestion qui définit les actions à mettre en place afin de maintenir ces habitats. On agit ici alors en faveur de la biodiversité (dans l’opposition au concept de naturalité).
En pratique, certaines parties d’une réserve peuvent être intégrales, tandis que d’autres sont dirigées.
Qui gère une réserve naturelle ?
Les réserves naturelles peuvent être gérées soit par les autorités publiques : Département de la Nature et des Forêts du Service Public de Wallonie (SPW ARNE DNF) pour les réserves naturelles domaniales (RND), soit par des associations de conservation de la nature ou d’autres institutions pour les réserves naturelles agréées (RNA). En Wallonie, onze institutions sont impliquées dans la création et la gestion de ces réserves :
- Ardenne & Gaume
- Les Cercles des Naturalistes de Belgique (CNB)
- La Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux (LRBPO)
- Natagora
- Les Amis du Parc de la Dyle
- Virelles-Nature
- Les Amis de la Fagne
- Lasne Nature
- Le Genévrier
- Patrimoine Nature
- l’Université de Liège
Que peut-on faire ou ne pas faire dans une réserve naturelle ?
Dans cette zone privilégiée, la priorité est donnée à la conservation de la nature. Les activités humaines y sont soumises à certaines restrictions et visent à sauvegarder la nature et de nombreux services écosystémiques qu’elle nous rende conformément au plan de gestion. Il est strictement interdit de détruire intentionnellement ou non les espèces et leurs habitats, ou de déranger la faune sauvage. Des activités apparemment innocentes, telles que la cueillette de fleurs ou de champignons, sont également proscrites, car elles peuvent nuire à la préservation des populations de nombreuses espèces. De plus, il est essentiel de respecter les règles de quiétude : camper ou faire du feu dans les réserves est strictement interdit. Il est important de garder les chiens en laisse tout au long de la balade, car de nombreuses espèces nichent à faible hauteur ou au sol. Un chien peut mettre en péril la nidification par sa curiosité non maîtrisée. Dans certaines réserves, les animaux domestiques ne sont pas admis, par précaution. L’usage de drone pour survoler les réserves naturelles peut être tout aussi néfaste.
C’est pour ces mêmes raisons de quiétude que la chasse est exclue en réserve naturelle.
Pourquoi la LRBPO s’est lancée dans l’acquisition de réserves naturelles ?
Dès 1923, la Ligue s’est lancée dans l’organisation d’un réseau de réserves afin d’offrir aux oiseaux un lieu de quiétude : des refuges sont créés dans des parcs publics, des jardins privés ou de grands domaines.
C’est en 1984 que la Ligue a vraiment commencé à gérer une réserve naturelle avec la location du fort de Oelegem, refuge à chauves-souris dans le brabant flamand. En 1985, la Région wallonne nous a reconnu comme gestionnaire de réserves naturelles.
Depuis, nous achetons des terrains et sollicitons la reconnaissance du statut de réserve naturelle par le Gouvernement Wallon. Ces espaces naturels sont une réelle possibilité de conservation la diversité biologique. Il est donc capital pour nous de préserver et éventuellement quand cela s’avère nécessaire, de restaurer ces habitats.
Un rapport Planète Vivante 2022 émis par le WWF montre une chute de 69 % en moyenne de l’abondance relative des populations d’animaux sauvages suivies dans le monde entre 1970 et 2018. Les oiseaux ne sont pas épargnés, selon une étude européenne, un oiseau nicheur sur six a disparu en Europe depuis 1980. Cela représente approximativement 600 millions d’oiseaux. Le déclin des populations d’espèces emblématiques, comme les oiseaux agricoles, en est un exemple criant. Saviez-vous que le nombre d’oiseaux des milieux agricoles a diminué de 57 % en 40 ans, principalement à cause de l’agriculture intensive ?
La dégradation, la destruction et la fragmentation des habitats sont des réalités alarmantes. Assèchement des zones humides, pratiques agricoles intensives, pollution… mais aussi dérèglement climatique sont autant de pressions qui réduisent nos écosystèmes à néant. En créant des réserves naturelles, nous donnons une chance à la nature de se régénérer et offrons à la Cigogne noire, la Pie-grièche grise et bien d’autres espèces encore la possibilité de trouver des zones de quiétude en période de migration ou de nidification .
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