zammelsbroekLe Marais de Zammelsbroek (20 ha) se situe en bordure de la Grande Nèthe (Province d’Anvers), dont les méandres forment l’épine dorsale d’une vallée de quelque trois cents hectares classée en zone d’intérêt paysager. Elle est constituée d’étangs, de marais, de roselières, d’oseraies et de prairies acides à fauche, riches en herbacées variées.

Le site est entrecoupé de fossés et comporte bon nombre de mares, vestiges d’anciennes tourbières. Comme il convient à ce biotope particulier, on y rencontre des plantes rares telles que le Comarum palestre (Potentilla palustris), l’Orchis tacheté (Dactylorhiza maculata), les Rubaniers dressés et simples (Sparganium erectum & emersum), et la Rhinante à petites fleurs (Rhianthus minor).

Dans l’eau courante de la Nèthe, de nombreuses plantes aquatiques enrichissent la rivière: Sagitaire flèche d’eau, Elodée et Potamot.

Dans les fossés de drainage fleurissent Hottonie des marais, Oenanthe phellandre, Petit Nénuphar et Rubaniers, tandis qu’en bordure des étangs, on trouve quelques Millepertuis des marais et Joncs des chaisiers.

Au cours des décennies passées, les terres riveraines de la Nèthe étaient exploitées comme prés à fauche, à présent abandonnés par l’agriculture. Après quelques essais infructueux d’implantations de peupleraies, ces parcelles ont été laissées à l’abandon. Elles ont à présent évolué naturellement en broussailles étonnamment fleurie en été.

Un site naturel aussi varié  ne peut qu’héberger une faune riche et diversifiée. Ce sont surtout les oiseaux qui y sont bien représentés : pas moins de 180 espèces différentes y ont été recensées, dont 80 nichent dans ou aux alentours de la réserve.

Lac de Grand Lieu - Loire Atlantique - France. Un adulte avalant une grenouille verte.

Les Grèbes huppés (podiceps cristatus) et castagneux (tachybaptus ruficollis) s’adonnent à la pêche sur les étangs (jadis exploités pour la pêche sportive), tout comme le Héron cendré qui niche dans une belle colonie à proximité du Zammelsbroek.

Toutes sortes d’Anatidés et de Limicoles y sont de passage, en période migratoire. Par contre, le Colvert, le Fuligule morillon (Aythya fuligula) et la Sarcelle d’hiver (Anas crecca) y sont notés comme nidificateurs annuels, tandis que le Canard chipeau (Anas strepera) et le Souchet (Anas clypeata) marquent une tendance à s’y reproduire. Le Grand Butor (Botaurus stellaris) a malheureusement disparu des roselières, mais les hôtes communs de la phragmitaie y restent fidèles, et notamment la Gorgebleue (Luscinia svecica) et le Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus).

La nidification exceptionnelle, en 1992, de la Rémiz penduline (Remiz pendulinus) est cependant à souligner. Les fauvettes diverses, Hypolais et Rossignol convoitent les formations de broussailles et de buissons, tandis que les peupliers dépérissants attirent nos quatre espèces de pics. Parmi les rapaces nocturnes et diurnes qui nichent dans la réserve, les plus remarquables sont la Hulotte, le Faucon hobereau et l’ Epervier.

Dans cette végétation herbacée et sauvage, les Chevreuils sont nombreux, tout comme les petits rongeurs et insectivores classiques, parmi lesquels une espèce intéressante, la Musaraigne aquatique (Neomys fodiens). De plus, l’apparition exceptionnelle d’un Phoque gris dans la Nèthe (1995) reste encore dans toutes les mémoires.

Parmi les prés fleuris, pas moins de 25 espèces de lépidoptères (papillons) dansent tout l’été. Mais toutes ses beautés naturelles exigent des travaux d’entretien et de gestion : fauchage, élagage des saules, rajeunissement des taillis, évacuation des mares, etc.

Au plan de secteur, le Marais du Zammelsbroek (qui comprend à présent 20 hectares) est indiqué comme  « zone naturelle de grand intérêt scientifique », faisant partie d’une région paysagère très typique et remarquable.

Comme pour toutes les autres réserves naturelles acquises et gérées par la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux, parfois en coopération étroite avec d’autres associations, notre souci reste l’élargissement des sites ainsi crées par l’achat de parcelles contiguës. Ce faisant, les terrains acquis répondent plus aisément aux critères d’une plus grande biodiversité, favorable à un développement harmonieux de tous les milieux représentés.