Les éoliennes tuent les oiseaux ! C’est souvent l’argument invoqué par les détracteurs de cette nouvelle énergie. Par contre, ceux qui sont favorables minimisent son impact sur l’avifaune. Qu’en est-il exactement ?
Le premier impact de l’éolienne sur l’avifaune, et non des moindres, est la phase de construction. Comme tous les chantiers, ceux-ci perturbent la faune sur une superficie importante surtout pendant la saison de nidification. Les oiseaux quittent tout simplement la zone. Cette zone d’exclusion peut atteindre 600 mètres de rayon autour du parc éolien.
Ensuite, à la mise en service, l’éolienne crée l’effet « épouvantail ». Elle ne fait pas seulement fuir les oiseaux mais elle les empêche de se réinstaller et de nidifier. Pour certaines espèces, c’est une perte d’habitat non négligeable. Les complexes d’éoliennes en Wallonie sont situés, en général, sur des plateaux voués à l’agriculture. Ils sont constitués principalement de monocultures de céréales, de betteraves, de colza, etc. Il n’y a pas, ou peu, de haies, de prés, de bosquets, de bocage. Ces plateaux sont, de ce fait, des milieux pauvres en oiseaux sédentaires. Donc l’impact sur cette avifaune semble moins important sauf peut-être pour les oiseaux spécifiquement liés et attirés par ces milieux agricoles comme les busards, les vanneaux.
Pour ce qui concerne les oiseaux migrateurs, l’effet « épouvantail » joue aussi ici. Les oiseaux évitent simplement les éoliennes. Un second effet dû à leurs implantations sur le terrain peut jouer, si celles-ci sont placées perpendiculairement à l’axe de vol. Elles créent, alors, l’effet « barrière ». Les oiseaux sont obligés de faire de longs détours. Leurs déplacements et migrations sont perturbés. Pour ce qui est du risque de collision : les petits oiseaux volent à faible hauteur, et les grands oiseaux migrent très haut dans le ciel, bien plus haut que les éoliennes : comme les Grues, les Cigognes et certains rapaces. Le risque de collision est peu important.
Il en va tout autrement pour les oiseaux planeurs. Les Vautours, les Cigognes, planent dans le ciel pour observer leurs territoires et chercher de la nourriture. Ces oiseaux utilisent généralement les courants ascendants. Les éoliennes sont souvent implantées sur les sites favorisant ces courants et augmentent ainsi les risques de collision (Barrios et Rodriguez 2004). Les oiseaux de proie seraient aussi victimes, car ils seraient moins attentifs aux pales des éoliennes quand ils fixent leur attention sur une proie lorsqu’ils chassent. Ainsi, de 100 à 300 cas de mortalité d’oiseaux de proie ont été rapportés annuellement dans le parc éolien « Altamont Pass Wind Resource Area » situé en Californie (Orloff et Flannery 1992). La rencontre avec une pale dont l’extrémité peut atteindre 270 km/heure est toujours fatale.