Les feux d’artifice font pleinement partie de nos célébrations nationales. Ils émerveillent petits et grands, mais ces explosions de couleurs ont des impacts très importants.

Impact environnemental

Il faut savoir que lors d’une seule explosion, des millions de particules fines sont libérées dans l’atmosphère. Pour une tonne de poudres projetées dans l’air, c’est presque la moitié de dioxyde de carbone qui se retrouve dans notre atmosphère. En sachant que plusieurs tonnes sont utilisées lors d’un feu d’artifice traditionnel, cela correspond à la pollution engendrée par plusieurs milliers de voiture. Les magnifiques couleurs que nous pouvons observées ne sont en fait qu’un mélange de différents produits chimiques qui sont libérés après l’explosion. Notons également que les bombes de feux d’artifice produisent de gros déchets qui retombent dans la nature et polluent alors les sols et les cours d’eau.

Impact sur les animaux

Les feux d’artifice ne sont pas non plus sans conséquence sur la santé des animaux domestiques ou sauvages. Le volume sonore de certains feux d’artifice peut atteindre jusqu’à 160 décibels. Les détonations peuvent même provoquer des lésions auditives chez l’être humain. Or, bien souvent, les animaux ont une ouïe beaucoup plus fine et sensible que l’oreille humaine.

Animaux domestiques

Les feux d’artifice sont une source importante de stress pour les animaux domestiques. Ces animaux assimilent ces bruits comme un danger et ne savent pas comment il faut réagir pour faire face à cette situation. Il est alors possible que l’animal se blesse dans l’affolement, décide de prendre la fuite pour se mettre en sécurité ou encore pire, ils sont susceptibles de perdre la vie suite à une crise cardiaque pour les plus sensibles d’entre eux. Vous trouverez toutes les recommandations nécessaires ici.

Animaux sauvages

Les conséquences des feux d’artifice peuvent également se faire ressentir sur les animaux sauvages ou les animaux en prairies. Par exemple, l’explosion d’un feu d’artifice près d’un groupe d’oiseaux les fait complètement paniquer. Certains épisodes ponctuels de forte mortalité lors de feux d’artifices ont été documentés. Les causes de mortalité lors de ces événements peuvent être des collisions sur des vitres ou des bâtiments dues à des mouvements de panique, ou des crises cardiaques¹.

Il faut savoir que lorsqu’un oiseau prend peur à cause d’un feu d’artifice, il s’envole à des très hautes altitudes, pendant plusieurs dizaines de minutes. On constate par ailleurs des décollages massifs dûs au dérangement. C’est l’effet le plus étudié scientifiquement. Chaque année, les radars météo (qui permettent de visualiser en temps réel les oiseaux) montrent un pic inhabituel du nombre d’oiseaux en vol juste après minuit le 1er janvier, juste après les feux d’artifice. Lors de ces envols, les oiseaux s’envolent à des altitudes plus élevées que lors de leurs déplacements quotidiens (jusqu’à 500 mètres). Ce phénomène n’est pas fréquent chez les oiseaux car ils réservent habituellement ce genre d’altitude pour les vols migratoires. De même, les distances parcourues (plusieurs km, parfois jusqu’à 500 km) et les temps de vol (plus de 30 min) sont parfois très longs.

Durant les jours qui suivent, les oiseaux étudiés passent plus de temps à la recherche de nourriture pour récupérer l’énergie perdue lors de ces vols, et ne retournent pas à leur dortoir initial. Les feux d’artifices causent donc des mouvements inhabituels à cette période de l’année, les oiseaux gaspillant une énergie précieuse dont ils ont absolument besoin pour passer l’hiver².

Il a également été prouvé grâce à d’autres études qu’un feu d’artifice touche les oiseaux à environ 40km à la ronde. De ce fait, des milliers d’oiseaux peuvent être impactés par un seul et unique feu d’artifice. Soit plusieurs millions d’individus au moment des fêtes nationales ou de fin d’année (plus d’informations).

Législation belge

À Bruxelles, il est strictement interdit d’organiser son propre spectacle pyrotechnique. Seul celui autorisé par les autorités, sur la place des Palais, est permis. Dans le reste de la Belgique, certaines communes commencent à adopter l’utilisation de feux d’artifice à faible impact sonore. Ces derniers présentent moins de risques pour l’environnement, car les fusées et les chandelles ont un impact écologique réduit. Ils sont également compatibles avec le bien-être animal en raison de leur niveau sonore modéré, émettant environ 90 décibels, par opposition aux 160 décibels des feux d’artifice traditionnels. En Flandre, plus de la moitié des communes ont interdit les feux d’artifice.

Notre position

La Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux préconise l’interdiction des feux d’artifice. Si des dérogations à cette interdiction générale sont envisagées, celles-ci doivent rester exceptionnelles. Les autorisations ne peuvent être octroyées que pour des événements à l’écart des zones naturelles. Dans ces exceptions, seuls les feux d’artifice à bruit contenu devraient alors être autorisés, à condition d’établir une norme stricte limitant le bruit.

Références : 
¹ https://reporterre.net/Les-feux-d-artifice-du-14-juillet-un-spectacle-eprouvant-pour-les-oiseaux.

² Birds flee en mass from New Year’s Eve fireworks et Wild goose chase: Geese flee high and far, and with aftereffects from New Year’s fireworks