Cohabitation Fouine

La Fouine (Martes foina) peut parfois être source de quelques désagréments, mais c’est avant tout une alliée de l’homme, car elle régule efficacement l’abondance de certaines espèces de rongeurs tels que les rats, souris, campagnols et surmulots, dont les populations varient de manière cyclique. Elle peut aussi contribuer à la réduction du nombre de pigeons domestiques en ville.

La Fouine fait partie de la famille des Mustélidés (comme la Belette, la Martre ou le Blaireau par exemple). Elle est principalement active la nuit et au crépuscule. Elle parcourt alors son territoire à la recherche de nourriture, pour ne revenir s’abriter qu’au lever du jour. Elle se déplace au sol, mais c’est aussi une excellente grimpeuse, et elle est même capable de nager.

C’est principalement durant l’hiver que la Fouine explore son environnement, et colonise de nouveaux abris. Elle utilise à cette saison de multiples zones de repos, réparties sur l’ensemble de son territoire.

La Fouine se nourrit beaucoup de petits mammifères, dont une majorité de rongeurs. Elle consomme également des oiseaux de taille petite à moyenne (jusqu’au Pigeon ou la Poule). Ce régime est complété d’œufs, de reptiles, d’amphibiens, de vers, d’insectes, de fruits, de baies… et de déchets alimentaires d’origine humaine.

La reproduction de la Fouine est un peu particulière. La période de rut et les accouplements ont lieu en juillet et août. Les parades consistent en des poursuites parfois bruyantes, et des cris. La femelle garde ensuite en elle l’œuf fécondé, mais l’implantation et le développement des petits ne commencent que 7 à 8 mois plus tard. Les petits (de 1 à 4) naissent en mars-avril. Ils sont allaités durant 2 mois et commencent à sortir en compagnie de leur mère à l’âge de trois mois. Ils prendront leur indépendance à l’automne. La Fouine vit en solitaire, à l’exception de la période de reproduction et d’élevage des jeunes. C’est à ces périodes que les dérangements pour l’homme sont en général signalés.

La Fouine est un animal territorial. ll a été observé que les territoires de ces animaux sont la plupart du temps contigus, ce qui indique que la capacité d’accueil de notre territoire pour cet animal est atteinte. Par conséquent, tout territoire qui serait laissé libre par la destruction d’un individu sera rapidement réoccupé par un nouvel individu en recherche de territoire. La destruction n’aurait donc un impact que très temporaire, et s’avère donc inutile.

Il peut arriver qu’une Fouine trouve refuge dans une habitation, le plus souvent sous les toits, où elle utilisera divers matériaux de construction (laine de verre, polystyrène,…), pour construire son nid. Son territoire sera marqué par des sécrétions odorantes et des déjections, voire des restes de proies en décomposition. Le bruit peut aussi être source de dérangement. Ces désagréments ont lieu principalement lors de la période d’élevage des jeunes, au début de l’été, et lors de la période d’accouplement, en juillet et août. Rappelons cependant que, de par son mode de vie solitaire, il n’y a pas de risque qu’une “colonie” de Fouines se développe dans une habitation. De plus, sauf cas exceptionnel, les dégâts éventuels à l’isolation d’une habitation, liés à la présence de la Fouine, restent relativement limités.

La Fouine s’alimente, entre autres, d’œufs. Si un individu arrive à s’infiltrer dans un poulailler pour gober les œufs, elle sèmera la panique parmi les poules. Excitée par ce remue-ménage, il est possible qu’elle finisse par toutes les tuer d’une morsure dans le cou.

Enfin, les câbles électriques ou les tuyaux de refroidissement des voitures peuvent être endommagés par la Fouine. Ce phénomène reste inexpliqué, mais serait dû aux jeunes Fouines qui explorent leur territoire, mordillant divers objets leur passage pour parfaire leur connaissance de ce qui est comestible ou non…

La Fouine est un animal sauvage, qui a peur de l’homme. Il ne faut donc pas la craindre. Les enfants en bas âge n’ont rien à craindre, les chats non plus. Par contre, il est vrai qu’elle peut s’attaquer aux petits animaux de compagnie (ex: lapin), et à la volaille (voir ci-dessus).

En Wallonie, la Fouine n’est pas un animal protégé. L’espèce est classée comme gibier, mais sa chasse est pour l’instant interdite. La capturer pour la déplacer n’est autorisé qu’en cas de dérogation du DNF (Département de la Nature et des Forêts).

En Région Bruxelloise, la Fouine est une espèce protégée, comme tous les mammifères sauvages. Sa chasse, sa capture, ainsi que la destruction de ses abris sont donc interdites.

En cas de désagréments engendrés par la présence de la Fouine dans une habitation, des actions de prévention et d’éloignement peuvent être entreprises.

Avant toute chose, il convient de repérer précisément l’endroit où elle s’abrite dans la maison, et si possible, localiser ses principaux lieux de passage. Il est aussi important d’identifier ses voies d’accès à votre logement (… et au sien !). Dans la mesure du possible, repérer ses empreintes, sur le sol ou dans la poussière. Il est possible de placer préalablement de la farine aux endroits de passage probables pour confirmer si l’animal les emprunte effectivement. Ses déjections sont aussi évidemment une preuve de sa présence. Elles sont longues de 8 à 10 cm pour un diamètre de 1 cm environ, elles sont spiralées, elles contiennent des poils, des os, et des noyaux de fruits,… et elles sont très malodorantes.

La Fouine est relativement sensible au dérangement. Il est donc possible de tenter d’éloigner l’animal en le perturbant par des événements inhabituels. On peut à cet effet jouer sur les différents sens de perception de l’animal:

• auditif : diffusion de bruits (par exemple au moyen d’une radio, il existe aussi des répulsifs électroniques à ultrasons)
• visuel : éclairage ou flash lumineux
• olfactif : les odeurs fortes peuvent être désagréables pour la Fouine (anti-mite, parfum, essence de thérébentine, répulsifs pour chiens et chats, répulsifs spécifiques peuvent être vaporisés sur des morceaux d’ouate et placés à proximité de son abri).

Pour un maximum d’efficacité, il est conseillé de répéter ces perturbations durant plusieurs jours, et de les varier tant que possible afin d’éviter que l’animal ne s’y habitue (heures changeantes, ne pas toujours utiliser le même son,…). On peut aussi changer l’aménagement du local en question, y pénétrer plus fréquemment que d’habitude…

Il est aussi utile de limiter les déchets alimentaires afin de diminuer les ressources alimentaires auxquelles la Fouine a accès facilement dans nos environnements urbanisés. Il faut être particulièrement attentif à ce point dans le cas où une Fouine se serait introduite dans une habitation (ne pas laisser traîner de nourriture hors de récipients et d’armoires fermés, poubelles bien fermées et vidées régulièrement).

Pour diminuer les risques qu’une Fouine ne trouve refuge dans une habitation, il est possible de construire un gîte spécifique à l’extérieur de celle-ci. Des instructions sont notamment disponibles ici.

Pour la protection des poulaillers, placer un grillage d’une maille inférieure à 5 cm, dont la partie supérieure est courbée vers l’extérieur afin de l’empêcher de grimper. Veiller également à ce que ce grillage soit légèrement enterré dans le sol (la Fouine ne creusera pas en dessous, mais pourrait se faufiler dans un petit espace laissé entre le grillage et le sol). Retirer les œufs quotidiennement contribue aussi à rendre un poulailler moins attractif pour la Fouine. Enfin, bien sûr, la volaille doit être enfermée durant la nuit. Il en va de même pour les autres petits animaux.

Pour protéger une voiture des désagréments causés par la Fouine, il convient de la nettoyer, y compris en dessous et au niveau du moteur afin d’éliminer les marquages territoriaux, ce qui réduit son attractivité. Les câbles et les durites peuvent être protégés à l’aide d’une gaine en plastique. Il ne faut pas hésiter à contacter un spécialiste pour demander conseil concernant ces opérations. Il y a également moins de chance que la Fouine s’intéresse à une voiture si celle-ci est déplacée régulièrement. Enfin, les produits répulsifs mentionnés précédemment peuvent être dispersés autour du véhicule.

Les conseils ci-dessus devraient permettre d’éloigner la Fouine de votre habitation, de votre poulailler ou de votre voiture. Envisager de se débarrasser de cet animal ne doit être fait qu’en dernier recours. Dans la mesure du possible, il est plutôt recommandé d’essayer d’apprendre à vivre avec elle, plutôt que de l’éliminer. En effet, comme expliqué plus haut, cet animal rend aussi de nombreux services à l’homme. D’après certaines anecdotes, l’élimination de la Fouine d’un jardin ou d’une habitation peut parfois être suivie d’une prolifération de rats…