Dessins ou photos : quel guide d’identification des oiseaux choisir ?

Parmi les très nombreux guides d’identification des oiseaux disponibles, certains guides sont illustrés de dessins, tandis que d’autres sont basés sur des photographies. Le type d’illustrations (photos ou dessins) est probablement le premier critère sur lequel les ornithologues à la recherche d’un ouvrage de référence feront leur choix. Quel type de guide est à recommander ? Notre équipe fournit dans les lignes qui suivent quelques pistes de réflexion.

A priori, on pourrait être tenté de répondre que les photographies sont plus puissantes que les dessins, car elles représentent par définition des oiseaux tels qu’ils ont été réellement observés par le photographe. C’est partiellement vrai, et en ce sens, de bonnes photographies peuvent être de bons outils pour l’apprentissage de l’ornithologie. Mais n’oublions pas que la photographie n’est pas une reproduction à l’identique de la réalité : certains détails sont mieux capturés par l’appareil que d’autres, indépendamment de leur importance pour l’identification de l’oiseau. Les processus de postproduction des photos et d’impression induisent eux aussi des modifications par rapport à la réalité que l’on tente de reproduire. Il n’en reste pas moins qu’une photographie représente effectivement un oiseau tel qu’il a été observé sur le terrain, il s’agit d’une représentation relativement “réaliste”, probablement plus semblable à ce qu’un ornithologue est susceptible d’observer sur le terrain, ce qui est d’une utilité indéniable.

Mais la photographie ne peut pas représenter la variabilité des individus au sein d’une espèce : une photo représente un individu particulier. Pour montrer un individu typique d’une espèce dans un guide photographique, il faut qu’un photographe ait pu trouver sur le terrain un oiseau le plus représentatif possible, et le photographier dans de bonnes conditions. A l’inverse, les illustrateurs naturalistes peuvent représenter grâce à leurs dessins des individus aussi représentatifs que possible, sur base de l’observation de plusieurs individus ayant chacun leurs particularités. Les dessinateurs ont aussi la possibilité de rendre plus visibles les critères les plus utiles à l’identification de l’espèce, et laisser volontairement de côté des détails superflus, afin que les illustrations ne soient pas surchargées d’informations pour le lecteur. Enfin, les dessins permettent de représenter plus facilement plusieurs oiseaux de différentes espèces ou dans différents plumages de manière comparable (position, taille, lumière, arrière-plan,…). Notons enfin que, pour ces raisons et bien d’autres, de nombreux guides d’identification qui se sont imposés comme des références auprès des ornithologues ces dernières décennies (le guide Peterson, et le Guide ornitho, pour n’en citer que deux) sont basés sur des dessins.

Finalement, les guides photographiques et les guides dessinés ont chacun leurs avantages, et ils sont complémentaires les uns aux autres. Vu le nombre de guides de qualité des deux catégories, il est tentant d’en posséder au moins un de chaque… Le choix entre les dessins et les photos est est aussi bien-sûr une question de préférence personnelle. L’important est de posséder un guide que l’on a envie de consulter régulièrement, et qui nous pousse à aller sur le terrain observer les oiseaux.

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