Les mouettes et goélands à la côte

Les mouettes et les goélands sont des oiseaux qui vivent en colonie. Ils nichent traditionnellement dans les zones de dunes et les ‘schorren’ (prés salés). Ils se nourrissent de moules, coques, petits crabes, poissons, etc. En raison de l’activité humaine croissante sur la côte durant le siècle dernier, leurs aires de nidification naturelles ont disparu et sont devenues de plus en plus menacées. La côte et la mer forment un habitat idéal : déchets et donc nourriture en abondance, et sur les toits plats des grands immeubles, de nombreux endroits pour faire des nids.

On a parfois l’impression que le nombre de mouettes et de goélands ne fait qu’augmenter. Les chiffres démontrent toutefois le contraire. Au-delà des frontières, les Mouettes rieuses et les Goélands argentés ont connu leur apogée il y a entre dix et vingt ans environ. Depuis cinq ans, leur population diminue également en Belgique, et on ne s’attend pas à ce qu’elle reparte à la hausse. Toutefois, ces acrobates des airs peuvent de temps à autres causer quelque nuisance, non pas parce que leur nombre augmente, mais parce qu’ils ont dû, par la force des choses, aller nicher plus près des humains. En effet, le nombre des aires de nidification semi-naturelles restantes diminue à vue d’œil. C’est pour cette raison que les mouettes et les goélands recherchent un lieu de nidification de substitution. Ils nichent désormais sur les toits des bâtiments des zones urbaines, et y trouvent d’ailleurs leur nourriture.

Depuis plus de 20 ans, le Goéland argenté couve dans des nids habillement installés sur les toits de la région côtière. Depuis 1999, le Goéland brun y a également trouvé sa place. Dans leur recherche de nouveaux lieux d’incubation, ces oiseaux ont trouvés dans les bâtiments du centre de plusieurs villes côtières ainsi que dans les alentours (tels que toits de hangars et criées aux poissons) des endroits attrayants. Depuis 2005, les toits de l’avant-port de Zeebrugge sont devenus également des lieux de couvaison. Les chercheurs constatent une augmentation lente mais constante du nombre de nicheurs sur les toits. Les toits de la ville constituent naturellement d’excellents lieux de nidification: les mouettes et goélands peuvent y nicher tranquillement et sont hors de portée des prédateurs terrestres tels que les rats ou les renards. Cependant, est-ce une évolution souhaitable? La cohabitation entre ces oiseaux et l’être humain n’est pas toujours harmonieuse. Une gestion bien fondée sur les lieux de nidification est de ce fait parfois nécessaire.

Les mouettes et les goélands qui survolent la plage ou le port créent une ambiance de détente sur le littoral. Ils font partie du paysage. Pendant certaines périodes, leur présence peut être néanmoins considérée comme gênante. Mais les habitants et les touristes peuvent observer quelques règles pratiques pour éviter ces petits désagréments et permettre ainsi de cohabiter de façon bien plus agréable.

Pollution

Les mouettes et les goélands en quête de nourriture percent les sacs poubelles ou vident les poubelles. La saleté de la rue dérange les piétons et nuit au tourisme. Les excréments des mouettes peuvent également poser problème: ils salissent les toits, les voitures, les trottoirs et même … les gens.

Cris stridents

Tout comme le vent et les vagues, les cris stridents des mouettes et des goélands font partie de l’atmosphère du littoral. Pendant la saison des nids, et en particulier au moment où les petits quittent le nid, les cris stridents peuvent s’avérer être gênants.

Que peut-on faire?
Empêchez la nidification sur les toits si les cris stridents vous gênent. Signalez les tentatives de nidification.  Ne détruisez jamais les œufs vous-mêmes. Non seulement parce que les mouettes sont des oiseaux protégés, mais aussi parce que cela n’est tout simplement d’aucune utilité. Les oiseaux pondront tout simplement de nouveaux œufs. C’est dans leur nature.

• Prévoir des poubelles rigides et fermées dans les lieux publics. En effet, les sacs poubelles plus résistants ne sont pas efficaces.
• Le temps entre la sortie des sacs poubelles et leur enlèvement doit être limité au maximum.
• Proposer des solutions de ramassage des ordures adaptées aux touristes et aux résidents secondaires, comme des conteneurs souterrains ou un ramassage nocturne.
• Vider en temps voulu les poubelles de la plage, qui sont souvent surchargées.
• Donner des informations précises (par ex. via des panneaux) sur le comportement à adopter et l’interdiction de nourrir les oiseaux.
• Prendre des mesures plus sévères contre les personnes qui nourrissent les mouettes et les goélands.
• Contrôler et lutter contre le délabrement et l’inoccupation, afin d’éviter toute nidification indésirable.

Plusieurs mesures préventives peuvent être adoptées afin de prévenir la nidification des mouettes sur les toits.

• Inspectez régulièrement votre toit ou votre jardin, en particulier d’avril à fin juin. Toute présence perturbante rend le lieu moins attrayant pour la nidification.
• Faites en sorte de maintenir la pente du toit lisse et dégagée, afin qu’aucun matériau de nidification ne puisse s’amonceler.
• Enlevez de votre toit tout matériau de nidification potentiel (petites branches, mousse, feuilles).
• Pour les toits plats faciles d’accès, l’utilisation de filets peut être efficace. Il est vrai qu’ils sont onéreux et pas toujours esthétiques. Choisissez pour cette raison une couleur neutre.
• Pour les endroits à risques (cheminées, avant-toit, lucarnes), vous pouvez placer des pics rapprochés, particulièrement sur les toits inclinés propices à la nidification. Veillez toutefois à ce que votre toit reste esthétique et qu’il ne ressemble pas à celui d’un château fort.
• Les câbles placés aux endroits à risques (toits plats ou légèrement inclinés) ne sont pas aussi efficaces contre la nidification, mais ils empêchent que les mouettes ne viennent s’y reposer ou y dormir. De ce fait, cela réduit la présence d’excréments sur le toit. Il est préférable de placer les câbles parallèlement au toit. Gardez aussi à l’esprit l’aspect esthétique: n’utilisez pas de câbles de couleur.

Texte issu de la Province de la Flandre Orientale.