Devant l’inaction des décideurs politiques wallons, le Collectif « Stop Dérives Chasse » publie un Livre blanc reprenant en détail les revendications jugées indispensables pour une réforme en profondeur de la loi et des règlements en matière de pratiques de chasse déviantes en Wallonie.

Les graves dérives actuelles de la chasse d’affaires et de loisir portent atteinte à la biodiversité de nos écosystèmes forestiers, elles sont devenues inacceptables en matière de souffrance et de maltraitance animale et elles limitent l’accès à nos forêts aux nombreux usagers autres que chasseurs. Les bases de la loi sur la chasse remontent au XIXe siècle. Il est devenu urgent de repenser et de modifier fondamentalement cette loi.

Dès l’installation du Gouvernement wallon en 2019, le Collectif n’a cessé de contacter les membres du GW ainsi que les parlementaires, par courriers et rencontres avec les cabinets. Le résultat, malheureusement peu probant, oblige le Collectif à ouvrir le débat public par le biais du Livre blanc. Outre la vision donnée par le Collectif sur les dérives de la chasse commerciale, les textes de ce Livre blanc reprennent également les avis de personnalités issues de différents horizons culturels, économiques, universitaires ou scientifiques, ainsi que les témoignages de nombreux sympathisants, dont certains sont chasseurs.

Etienne de Callataÿ et Sylvain Tesson s’expriment dans le Livre blanc, respectivement par l’écriture de la préface et de l’avant-propos, et Vincent Munier de son côté, nous fait part de son ressenti dans deux vidéos incluses dans l’épilogue. Retrouvez les trois axes sociétaux impactés par les dérives de la chasse, le constat du Collectif, ses revendications ainsi que les solutions concrètes proposées par celui-ci dans le Livre blanc.

Pour lire le Livre blanc : cliquez ici

Le Collectif “Stop Dérives Chasse” regroupe 73 associations de différents milieux environnementaux, de protection animale et du secteur socio-récréatif. Le site web du Collectif illustre l’action militante portée par une pétition signée, en à peine quelques mois, par plus de 36.000 citoyens www.stopderiveschasse.be
 

Extraits du Livre blanc

“En effet, durant la période de la chasse, l’accès aux bois, forêts est fortement réduit. Alors qu’il s’agit d’une période propice aux randonnées, où la forêt est d’une beauté qui ne laisse pas indifférent. La crise liée au Coronavirus, que nous continuons à traverser, a montré que la population souhaite avoir accès à cette nature, ces espaces verts. Il est important de sensibiliser les citoyens à l’équilibre fragile que représente la forêt et aussi de gérer l’accès à celle-ci. Mais limiter et réduire le nombre de sentiers accessibles est contre-productif. Il est donc important que les WE et jours fériés, la population puisse profiter de celle-ci.” Willy Calleeuw, Président de Tous à pied

“Le constat est simple quand on voit l’état de nos forêts, la prolifération des sangliers et cervidés, la chute de la biodiversité, entre autres d’espèces comme la Perdrix grise ou la Vipère péliade, … Les chasseurs, et particulièrement le RSHCB, ont échoué dans leur gestion des populations de gibier.” Jean-François Buslain, Directeur de la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux

“Selon Inter-Environnement Wallonie, une réforme radicale des pratiques cynégétiques et du cadre légal dans lequel elles s’inscrivent sont indispensables pour favoriser l’émergence d’une chasse de régulation, qui puisse s’intégrer à la gestion durable et multifonctionnelle des forêts.” Sylvie Meekers, Directrice générale d’Inter-Environnement Wallonie

“Le récent rapport Planète Vivante Belgique, coordonné par le WWF, et auquel Natagora a contribué, est accablant en ce qui concerne la forêt : Le suivi des espèces animales forestières révèle que leurs populations régressent de 1,2 % par an, ce qui représente une baisse de 28,7 % au cours de la période 1990-2018. C’est un élément accablant de plus démontrant le profond malaise qui règne dans nos forêts. Un facteur anthropique déterminant dans cet état de fait est l’activité de chasse-loisir.” Philippe Funcken, Directeur général de Natagor

“Il est en effet indéniable que les animaux sauvages, à l’instar des chiens et des chats qui partagent nos vies, sont des individus doués de sentiments, d’émotions, de sensations. En un mot, ils sont sensibles. Et c’est parce qu’ils sont sensibles, et qu’ils ont donc un intérêt à ne pas souffrir et à continuer de vivre leur vie, que nous estimons qu’ils doivent être inclus dans notre communauté morale. Pour le dire autrement, GAIA défend l’idée que les animaux vivant dans leur habitat naturel devraient eux aussi jouir de droits fondamentaux tels que le droit à la vie, le droit à la liberté et le droit à l’intégrité physique.” Michel Vandenbosch, Président de GAIA

“La vedette des vedettes est inconditionnellement le renard. Cet animal remarquable a tout pour plaire à notre public, grâce, beauté, adresse, …. Son tort ? Adorer les perdrix, faisans, canards d’élevage que certains chasseurs lâchent ou élèvent par milliers pour assouvir leur passion. Les chasseurs veulent le détruire à tout prix alors qu’il est l’auxiliaire inconditionnel des agriculteurs et des forestiers en maintenant les populations de micromammifères à des niveaux très bas pour éviter la destruction des récoltes et des jeunes plants forestiers.” Tanguy Dumortier, Président du Festival International Nature Namur
 
“L’homme doit se sentir partie prenante de la nature, et non son grand régulateur. En outre, les humains ont un besoin physique, mental et émotionnel de naturel. Individus, organisations et sociétés, nous dépendons d’un système physique et biologique, du local au planétaire. C’est ce que des virus microscopiques rappellent depuis des années : ESB, peste porcine, COVID, ….” Christophe Vermonden, Vice-Président des Cercles des Naturalistes de Belgique