stop derives chasse
Coup de tonnerre chez les chasseurs du nord du pays.
Une foudre politique s’est abattue dans les environs de Furnes, attirée par un lâcher interdit de perdrix d’élevage. La ministre de la Nature, Zuhal Demir (N-VA), n’a pas fait dans la demi-mesure. Ainsi, toute la zone de l’unité de gestion du Westland, 22 territoires, totalisant quelque 8.000 hectares, est sinistrée de chasse jusque fin juin 2021. Plus question d’y trucider non seulement les perdrix grises, mais également les faisans et les lièvres. La Ministre de la Nature tient à frapper fort contre cette dérive qui consiste à mettre en liberté des animaux d’élevage pour ensuite s’adonner au plaisir de les massacrer comme au tir aux pipes sur un champ de foire.

Le 25 septembre dernier, à proximité de Houtem et de Moeren, des chasseurs avaient été surpris, par des inspecteurs de la Nature et des Forêts, à lâcher des dizaines de perdrix d’élevage qu’ils avaient ensuite abattues. « Pourquoi 150 chasseurs sont-ils punis pour une pomme pourrie ? » s’est insurgé leur président, qui conteste cette punition qu’il estime exagérée. Mais, n’y-a-t’il qu’une « pomme pourrie » qui s’adonne à des lâchers illégaux ? Si oui, comment expliquer qu’en Flandre, avec une population de perdrix évaluée à 5.000 couples, les statistiques officielles indiquent, pour l’année 2017, que 15.249 perdrix ont été tirées, en plus de toutes celles qui disparaissent naturellement par maladies et prédations.

La décision ferme de la Ministre N-VA s’explique non seulement par souci de préserver la population de perdrix, qui a chuté de 56% sur la période 2007-2016, mais probablement aussi parce que la députée Mieke Schauvliege (GROEN) a soumis un projet de loi visant à retirer la Perdrix grise de la liste des gibiers à plumes. C’est aussi ce que demandent, avec insistance, notre consoeur Vogelbescherming Vlaanderen et l’association Animal Rights.