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Chat et prédation

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Toujours plus de chats dans nos foyers

Dès l’Égypte Antique, une place de choix était réservée au chat. La déesse égyptienne Bastet portait ses traits et certains félins étaient momifiés et enterrés auprès de leurs maîtres.

Au Moyen Âge, cette dévotion disparu, l’animal était en effet perçu comme l’incarnation terrestre du diable. Au XVIème siècle, on l’accusera même, à tort, d’être responsable de l’épidémie de peste noire. L’ironie du sort fît que les propriétaires de chats échappèrent au fléau, ce dernier étant principalement véhiculé par le rat.

Après le chien, le chat est le deuxième animal de compagnie le plus commun au monde. Rien qu’en Belgique, un recensement de 2004 fait état de deux millions de chats domestiques (auquel il faut ajouter tous les chats errants).

Des conséquences pour la biodiversité

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Au Royaume-Uni, une étude de la Mammal Society conduite d’avril à août 1997 met en avant l’efficacité mortelle des félins. Au cours de l’enquête participative, 91% des chats étudiés avaient ramené au moins une proie et la moyenne s’est élevée à 14 proies par chat, soit 2,8 par mois/chat. De nombreuses espèces sont touchées: 69% de rongeurs, 24% d’oiseaux, 4% d’amphibiens et 1% de reptiles (les 3% restant comportant insectes et espèces non identifiées).

L’impact du chat sur la faune est parfois minimisé, les structures construites par l’homme ou la destruction des habitats représentant une menace bien plus importante. Cependant, dans certaines régions du monde, l’introduction du chat a été la cause de la disparition de certaines espèces indigènes. En 1894 par exemple, un naturaliste du nom de David Lyall s’installa sur l’île Stephens en Nouvelle-Zélande avec pour compagnie sa chatte et chatons. Rapidement, les félins prirent l’habitude de lui rapporter un petit oiseau brun du nom de Traversia Lyalli. L’oiseau devint alors de plus en plus difficile à observer dans la nature et en l’espace de seulement un ou deux ans, l’espèce, auparavant abondante dans la région, disparu.

La population ne cessant d’augmenter, de nombreux problèmes environnementaux, de santé publique ou de désagrément font leur apparition. Il faut savoir que chaque couple de chats peut donner naissance à 8 chatons par an, qui forment ainsi avec leurs parents 25 couples. Ils donneront, à leur tour, 40 chatons l’année suivante, qui donneront, à leur tour, 200 chatons l’année d’après… À partir d’un seul couple, la reproduction peut ainsi atteindre 5.000 chatons en 5 ans.

Quelques gestes à adopter pour minimiser les risques...

1) Contrôle des naissances

En Belgique, pour faire face à l’augmentation de la population féline, depuis le 1er Novembre 2017, l’enregistrement et la stérilisation (à partir de 12 semaines) de tout chat est obligatoire. Il en est de même pour les refuges et les élevages. Dans la Région de Bruxelles Capitale, depuis le 1er Janvier 2018, la stérilisation avant les 6 mois de l’animal est obligatoire (Arrêté du Gouvernement de la Région de Bruxelles Capitale du 13 juillet 2017).

Pour s’attaquer au problème des chats n’appartenant à personne, la Wallonie a mis en place en 2010 le Plan Chats, proposant aux communes intéressées une aide financière à la stérilisation des chats errants. La Région complète à hauteur de 50% du montant subventionné tout subside octroyé par une commune à une association afin qu’elle procède à la stérilisation des chats errants.

2) Éloigner le chat

Aménager les alentours de votre habitation s’avère efficace. Pour éviter aux chats d’accéder aux mangeoires ou nichoirs, il faut veiller au lieu de leur installation. En étudiant les habitudes de votre chat, vous vous rendrez compte qu’il délaisse certaines parties du jardin. Si elles ne comportent pas trop de nuisances, privilégiez ces zones.

Les chats seront dissuadés par des éléments gênants installés sur les murs ou au sol (bouteilles en plastique coupées en deux, grillage à poules courbé, piques anti-pigeons ou fil tendu). Une protection autour des arbres les empêchera de grimper dedans (disponible ici). Vous pouvez également opter pour des plantes tel que la Rue (Ruta graveolens) et le Coleus des chiens (Coleus canina) peu apprécié des félins, ou concocter votre propre produit naturel (composition: 20 gouttes d’huile essentielle d’eucalyptus radiate+1 litre d’eau+10 gouttes de citron).

Enfin, Birdbesafe propose à la vente un collier coloré rendant votre chat visible et réduisant de 87% le nombre de prise (disponible ici). Le collier à grelot est efficace pour les rongeurs, mais les oiseaux, dont l’ouïe est bien moins performante, ne sont pas aussi chanceux.

De façon plus générale, évitez si possible de laisser votre chat sortir au petit matin ou à la tombée de la nuit qui sont les moments les plus propices à la chasse. Il en va de même après un épisode prolongé de pluie ou au moment de l’envol des jeunes.

3) Approvisionnement en nourriture

Bien que les études citées précédemment montrent qu’un chat bénéficiant d’une gamelle bien remplie à la maison continuera de ramener des proies, nourrir son animal de compagnie avec une nourriture de qualité et en libre service permet de réduire la chasse par nécessité et donc le nombre de victimes.

4) Stimuler votre chat

Jouer avec votre chat diminue son instinct de chasseur. Il est utile de lui offrir des jeux auquel il pourra jouer tant seul qu’avec vous.

Conclusion

L’augmentation du nombre de chats dans le monde représente une menace supplémentaire pour les oiseaux dont certaines espèces se font déjà plus rares dans nos jardins. En adoptant ces gestes simples, chacun peut prendre part à l’effort de préservation.

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