La plus flagrante dérive du monde cynégétique wallon, avec les lâchers de gibier d’élevage dans les plaines agricoles, est certainement le nourrissage du gibier. Les hivers plus doux, les faînes et les glands abondants dans nos forêts induisent une augmentation naturelle des populations de sangliers. Mais le chasseur n’en a pas assez, il en veut plus ! Il nourrit alors le suidé dans la forêt sous prétexte de protéger les cultures de maïs cela engendre une augmentation démesurée de leurs populations, il doit alors augmenter les rations pour que les animaux restent sur son territoire de chasse : ce cercle est vicieux. Ces animaux surabondants ont alors un impact très négatif sur l’environnement.
A l’heure actuelle où le bien-être animal est devenu d’une grande importance dans notre société et même une compétence ministérielle, comment peut-on encore imaginer que des personnes nourrissent des animaux pour pouvoir en tuer plus et ainsi accroitre leur plaisir ? Il s‘agit bien là de perversion.
Quelques informations à ce propos :
a) Les populations de sangliers ont quadruplé depuis les années 80 !
b) Le sanglier est omnivore, de trop grandes densités ont donc un impact négatif fort sur la régénération de la forêt, sur certaines plantes et sur les animaux en danger d’extinction (la plupart des reptiles et certains oiseaux comme l’Engoulevent d’Europe ou la Gélinotte des bois). C’est l’ensemble des écosystèmes qui sont perturbés.
c) Sur un territoire de chasse où sont présents 80 sangliers adultes, le chasseur distribuera 55 tonnes de grains annuellement (Figure 2) et prélèvera 160 sangliers. Etant donné que le nourrissage permet le triplement de la population.
d) Pour pouvoir tuer autant de sangliers, des battues doivent être réalisées très régulièrement. Il s’agit du pire type de chasse pour la forêt et les animaux (ils sont nombreux à y être blessés) comme expliqué dans la première dérive.