La Perdrix grise est une des espèces animales dont le déclin est le plus marqué en Wallonie. La Sarcelle d’hiver est un petit canard en danger critique d’extinction. Mais la chasse de ces deux espèces est toujours autorisée.
Avec une diminution de ses effectifs de 9,1% chaque année combinée à une importante réduction de son aire de répartition, la perdrix est un des oiseaux les plus menacés à court terme en Wallonie. En effet, des 15.000 à 20.000 couples estimés dans les années 1973 à 1977, il n’en subsisterait qu’environ 3.000 aujourd’hui.
Les facteurs expliquant cette diminution sont nombreux. Toutefois, deux facteurs sont prépondérants. Tout d’abord, on constate que les changements dans les pratiques agricoles ont fortement détruit leur habitat comme c’est le cas pour d’autres espèces de nos campagnes (tels les bruants et les alouettes). Ensuite, la pression de la chasse exerce une pression supplémentaire sur l’espèce. Selon le ministère de la Nature, les chasseurs éliminent de 5 à 10 % de la population annuellement. Selon lui, ces prélèvements ne seraient que marginaux.
Il faut noter que :
a) Ces chiffres sont en réalité impossibles à estimer précisément. En effet, comme expliqué dans la prochaine dérive, des milliers de perdrix élevées en captivité sont introduites dans la nature chaque année par les chasseurs. Une fois lâchées, elles ne peuvent être distinguées des individus sauvages. On ne connaît donc pas l’impact réel de la chasse sur la population de perdrix sauvages.
b) Si par hasard, ces estimations s’avéraient être exactes, les prélèvements (5 à 10%) ne sont pas du tout marginaux puisqu’ils correspondent au taux de déclin de l’espèce qui est d’environ 9 %.
Les effectifs des Sarcelles d’hiver diminuent dans certaines régions d’Europe. Cet oiseau migrateur se reproduit chez nous, mais a toujours été rare. En 2013 et 2014, la Wallonie comptait entre 5 et 10 couples nicheurs. En hiver, en plus des oiseaux nicheurs, un millier d’individus viennent du Nord pour fuir le froid.
En Wallonie, entre 450 et 550 individus sont tués chaque année, soit la moitié de la population hivernante ! A cette époque, une grande partie des sarcelles se trouvent dans des réserves naturelles où la chasse est interdite. Les chasseurs tuent donc pratiquement l’ensemble de la population en dehors des zones protégées. La chasse intensive de cette espèce risquerait de tuer les derniers couples résidant dans notre région, ce qui est inacceptable.
La Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux demande au Ministre de prendre en compte l’état critique de conservation des populations de ces deux espèces et de les retirer de la liste des espèces chassables.