Plusieurs personnalités politiques ont proposé ces derniers jours de “mettre sur pause” l’établissement d’une réglementation européenne sur la préservation de la biodiversité. La communauté scientifique est pourtant unanime sur la nécessité absolue d’agir immédiatement pour freiner le déclin du vivant. Nous demandons à nos dirigeants de prendre des mesures fortes et courageuses pour la sauvegarde de la nature, tout en poursuivant les efforts visant à limiter le dérèglement climatique.

Biodiversité et climat, même combat

La crise climatique et le déclin de la biodiversité sont les deux faces d’une même crise environnementale. Penser que les deux aspects sont dissociables l’un de l’autre, et croire que l’on peut résoudre la crise climatique sans en même temps protéger la biodiversité, c’est continuer à aller droit dans le mur. Ce n’est qu’en affrontant simultanément ces deux défis que de réelles solutions vertueuses pourront être trouvées.

En proposant de “mettre sur pause” l’établissement d’une réglementation européenne sur la préservation de la biodiversité, nos dirigeants démontrent à quel point ils ne comprennent pas la crise que nous vivons actuellement. Pourtant, ce sont ces mêmes personnes qui devraient guider nos pays pour surmonter ces défis sans précédent.

Agir pour la nature est tout aussi urgent que l’action climatique

Dans un de nos récents articles (Les oiseaux disparaissent : il est temps d’agir), nous avions relayé plusieurs rapports issus d’organisations reconnues. Le message était toujours le même: la nature est en bien mauvaise posture, la seule solution pour éviter la catastrophe est de prendre de toute urgence des mesures fortes et courageuses. Et aujourd’hui, nos politiciens proposent… d’attendre ! Plusieurs personnalités politiques ont proposé sans sourciller de simplement “mettre sur pause” la mise en place d’une réglementation visant à freiner le déclin catastrophique de la biodiversité.

L’effondrement de la biodiversité est bien réel et est en route depuis longtemps, dans tous les pays, dans tous les milieux. L’expression “sixième extinction de masse” employée par les scientifiques et les associations n’est-elle pas assez forte pour que nos politiciens saisissent l’ampleur du désastre et comprennent l’urgence de prendre des mesures fortes? Il est plus que temps d’agir; l’inaction serait criminelle.

Une instrumentalisation inacceptable

Bien-sûr, ces déclarations relèvent de “stratégies politiques”. Mais instrumentaliser l’avenir des générations futures, et plus largement la sauvegarde de la vie sur la planète, à des fins de stratégies personnelles ou partisanes est tout simplement inacceptable.

Oser envisager la possibilité de “faire une pause”, c’est aussi sous-entendre que la sauvegarde de la biodiversité est un problème secondaire, qui pourrait être traité après d’autres, jugés plus importants. Faut-il rappeler que ce n’est rien de moins que la vie sur terre qui est menacée ? Agir pour sauvegarder la biodiversité, c’est agir pour les générations futures. Les propos tenus par ces personnes sont une insulte à tous ceux qui osent regarder la réalité en face, et qui se battent au quotidien pour tenter de faire évoluer les choses dans la bonne direction. Ne laissons pas ces gens discréditer ceux qui œuvrent pour la préservation de la biodiversité et pour limiter notre impact sur le climat.

Agissons pour la restauration de la nature

Vous êtes également convaincus que la sauvegarde de la biodiversité ne peut attendre ? Vous pouvez agir : soutenez nos actions au quotidien en devenant membre de la LRBPO ou faites un don à notre association afin d’acquérir, gérer et préserver les réserves naturelles belges.
Et surtout signez la pétition lancée par de nombreuses associations européennes pour restaurer la nature : Restaurer la nature | WWF Belgique