Tout comme les oiseaux et les mammifères sauvages, l’homme éprouve le besoin de marquer et de défendre son territoire.

Souvent, sur sa propriété, ce besoin de sécurité et d’intimité passe par la pose de clôtures, palissades, voire de murs en béton dans le pire des cas. Inutile de vous décrire l’impact visuel qu’ont certaines clôtures mal intégrées dans l’environnement et qui artificialisent l’espace publique …

L’impact des clôtures sur la faune sauvage est non négligeable. Les treillis à petites mailles empêchent la libre circulation des petits mammifères (lapins, hérissons, batraciens…). Combien d’hérissons ne se sont-ils pas fait étrangler dans ces clôtures ?

Les fils barbelés, bien que peu utilisés dans les jardins, sont un piège pour les grands oiseaux : comme les rapaces nocturnes et diurnes qui se blessent ou restent pendus. A méditer si votre jardin jouxte une pairie.

Les murs, en dalles de béton ou en bloc de béton, sont tout simplement antiécologiques. Un bémol toutefois pour les vieux murs de briques ou de pierres du pays qui, grâce à des joints composés de mortiers à base de chaux, accueillent des mini-plantes et une faune spécifiques. Les murets en pierre sèche (des pierres appareillées sans mortier) et les gabions (des pierres emprisonnées dans des cassiers en fils métalliques tressés) sont favorables à la flore et à la microfaune et particulièrement aux insectes, aux batraciens et aux lézards.

Pour des raisons bien légitimes, comme se protéger des intrusions, empêcher le chien de s’évader…, vous désirez, en plus de votre haie, clôturer votre propriété, voici quelques suggestions :

  • préférez un treillis à grandes mailles de 12 à 15 cm. Vous pouvez aussi ne clôturer qu’une partie du jardin qui sera réservée à votre animal de compagnie. Dans tous les cas, votre grillage sera camouflé par une haie ou par des plantes grimpantes (Lierre, Chèvrefeuille…),
  • si vous optez pour une clôture constituée de bois de châtaignier, reliés par du fil métallique, choisissez celle qui laisse un grand espace entre les piquets. Vous pouvez recouper l’un des piquets dans le bas pour les petits mammifères sauvages. Cette clôture a un aspect assez naturel et n’est en général pas trop haute.

En centre-ville, la plupart des jardins sont petits et entourés de murs. Il faut faire avec. Ici, il n’est pas question de créer des ouvertures, mais on peut les agrémenter de plantes grimpantes et y poser des nichoirs qui sont bénéfiques pour les oiseaux.

Nos actions au jardin ne sont jamais anodines ; elles influenceront, en bien ou en mal, la biodiversité locale. Il suffit d’un peu de réflexion et de toujours considérer le point de vue de la faune dans vos démarches.