Alerte grippe aviaire

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Depuis ce lundi 15 novembre, les poules et canards des éleveurs et particuliers doivent obligatoirement être confinés. La raison ? Un risque accru de contamination par un virus bien connu… 

La grippe aviaire est un virus touchant principalement les oiseaux sauvages et oiseaux domestiques. Tout comme les coronavirus, il existe plusieurs sous-types de l’Influenza A virus (grippe aviaire), nommés selon leur deux principales protéines : l’hémagglutinine (H) et la neuraminidase (N)¹. Ainsi, en fonction des années, nous pouvons vivre des épisodes de contamination par les H1N1, H8N5, H5N1, etc. pouvant être plus ou moins virulents au sein de la faune aviaire et surtout plus ou moins transmissibles aux mammifères et parfois même à l’homme.

Les migrations peuvent être un des facteurs de la propagation de l’Influenza, mais il peut y avoir aussi des facteurs écologiques, agro-industriels, démographiques, etc.

Le virus de la grippe aviaire se transmet par contact direct avec des matières infectées (œufs, carcasses, etc.) ou par les excréments. Les symptômes peuvent être la somnolence, des problèmes respiratoires, une perte d’appétit, une inflammation oculaire, etc. Mais dans la plupart des cas, les oiseaux sont porteurs asymptomatiques.

Ce mois de novembre, une bernache du Canada a été testée positive du H5N1 dans la région d’Anvers, premier cas pour cette année 2021-2022. La France et les Pays-Bas ont déjà rapidement mis en place des mesures de confinement afin d’éviter tout contact des volailles avec les animaux sauvages. C’est également le cas en Belgique depuis ce lundi 15 novembre, puisque des nouvelles mesures de prévention ont été mises en place² :

Les volailles des éleveurs professionnels et des détenteurs particuliers, à l’exception des ratites, doivent être enfermées ou protégées (à l’aide de filets).
Toutes les volailles et autres oiseaux doivent être nourris et abreuvés à l’intérieur (ou sous filets).
Il est interdit d’abreuver les volailles et les oiseaux avec de l’eau de surface ou de l’eau de pluie accessibles aux oiseaux sauvages.
“Ces mesures ont pour objectif d’empêcher les volailles des exploitations professionnelles et des détenteurs particuliers d’entrer en contact avec des oiseaux sauvages infectés par le virus de la grippe aviaire, et donc de les protéger.”²

Dans notre Centre de Soins pour la Faune Sauvage de Bruxelles, nous nous sommes également adaptés. En plus de l’utilisation de gants jetables et du nettoyage de mains obligatoire plusieurs fois par jour, nous avons installé à chaque entrée et sortie un pédiluve (désinfection des semelles de chaussures). Les oiseaux aquatiques et autres oiseaux à risque sont également testés grippe aviaire dans le cadre d’une collaboration avec le réseau de surveillance Influenza.

Si vous trouvez un animal mort, voici que faire :

A Bruxelles³ : 

Vous ne devez contacter les autorités compétentes que si vous trouvez au même endroit et au même moment plusieurs cadavres d’oiseaux d’une même espèce ou d’une même famille.

Le terme « plusieurs » s’entend différemment selon les espèces. Il s’agit de :

  • pour les canards, les oies, les cygnes, les rapaces et les grèbes : 1 animal ;
  • pour les mouettes : 10 animaux ;
  • pour les autres espèces : 5 animaux

Qui devez-vous contacter ?

  • Cadavres « suspects »
    Vous avez découvert au même endroit plusieurs cadavres d’oiseaux d’une même espèce comme indiqué ci-dessus et vous pensez être en présence de cadavres « suspects » : vous appelez le call center Influenza au numéro gratuit 0800/99 777.
  • Cadavre d’oiseau
    Si vous avez découvert un oiseau mort dont les nombres ne sont pas cités ci-dessus dans un parc, un espace vert ou un jardin, nous vous conseillons de ne pas le toucher et de le signaler.
    A qui ? Aux gardiens du parc, ou jardiniers sur place ou à Bruxelles Environnement (02 / 775 75 75 du lundi au vendredi de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h ou courriel) si l’oiseau a été découvert dans un parc ou un espace vert régional. A la commune concernée si le cadavre du volatile a été trouvé dans votre jardin, sur un terrain privé ou communal.

En Wallonie 4 :

Ne ramassez pas un oiseau mort si vous n’avez pas à le faire.
Si vous êtes amené à devoir le faire, portez des gants jetables et un masque buccal.
Toute personne ayant manipulé un oiseau mort suspect de grippe aviaire doit éviter tout contact avec des volailles ou des oiseaux domestiques dans les 2 jours suivant les manipulations.
Dans le cas où vous trouvez des oiseaux morts, veuillez contacter le numéro de téléphone gratuit 1718 (SOS Environnement Nature) qui est géré par le SPW.
Au cas où vous trouveriez des oiseaux présentant des troubles nerveux, veuillez également contacter le 1718. Les cygnes en particulier semblent souvent présenter des troubles nerveux en cas d’infection.

Bien que ce virus circule chaque hiver, il est de la responsabilité de chacun d’endiguer au maximum sa propagation… Soyons prudents et patients !

Sources :

1 –  Le virus de la grippe aviaire : quels risques pour l’homme ? Jérôme Ducousso, Sciences pharmaceutiques, 2016. ffhal-01732810f https://hal.univ-lorraine.fr/hal-01732810/document

2- https://www.favv-afsca.be/professionnels/productionanimale/santeanimale/grippeaviaire/situationbelgique.asp

3- https://environnement.brussels/thematiques/espaces-verts-et-biodiversite/la-biodiversite/problemes-ecologiques-et-sanitaires/la

4- https://www.wallonie.be/fr/actualites/grippe-aviaire-vigilance-en-cas-de-decouverte-doiseaux-morts-ou-blesses