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Comment bien choisir sa paire de jumelles pour observer les oiseaux ?

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Contrairement à d’autres activités, l’observation des oiseaux ne nécessite que peu d’équipement : un bon guide d’identification des oiseaux, sous forme de livre ou d’application sur smartphone, éventuellement un carnet de notes, des chaussures de qualité, de bons vêtements et une bonne paire de jumelles.

Que vous soyez débutant ou expert, les jumelles sont essentielles pour observer les oiseaux et y prendre du plaisir. Sans jumelles, pas d’ornithologie ! Comme l’observation des oiseaux se fait (sauf en de rares exceptions) à l’extérieur, vous subirez certainement des conditions climatiques contrastées : de la pluie, du vent, du soleil, de la chaleur, dans des milieux variés, et avec parfois de longues marches à effectuer. Alors, il vaut mieux avoir une bonne paire de jumelles, pas trop lourde ni encombrante, lumineuse, un minimum protégée contre les agressions extérieures. Voici quelques conseils pour bien choisir sa paire de jumelles, et profiter ensuite du bonheur d’observer les oiseaux !

conseils pour des bonnes jumelles

Les bonnes questions à se poser pour choisir ses jumelles

Avant de choisir vos jumelles, vous devez vous poser les questions suivantes afin de bien déterminer l’usage de vos jumelles :

  1. Quel est votre budget ? Des jumelles de grande qualité sont disponibles dans toutes les gammes de prix. Un conseil cependant : n’optez jamais pour du bas de gamme, vous allez vite être déçu, au risque de vous dégouter de faire de l’ornithologie. Une bonne paire de jumelles de base pour débuter se trouve à 150 €, et les meilleures montent jusqu’à 3000 €. Mais cet écart se justifie : luminosité, poids, qualité de l’image, robustesse, garantie à vie, service après-vente exceptionnel …,
  2. Quel est votre degré d’exigence en terme de luminosité ?
  3. Le poids et l’encombrement sont-ils des facteurs importants ?
  4. Quelle est la garantie offerte ? Et qu’en est-il du service après-vente ?
  5. Si votre budget est limité, regardez du côté des occasions. Bien traitées, les jumelles des grandes marques sont inusables. Et préférables à des jumelles bas de gamme ou de second choix !
  6. Et testez-les dans des conditions un peu plus difficiles que sous un beau soleil dans le dos ! C’est dans des conditions de météo moins bonnes et d’observations difficiles que se marquent les différences.

Comment tester vos jumelles ?

Voici des tests simples pour faire la différence entre des performances faibles, moyennes ou supérieures :

  • Essayez la mécanique : la molette de mise au point tourne-t-elle librement, le mécanisme d’écartement des oculaires est-il ni trop mou, ni trop rigide ? Les lentilles sont-elles exemptes de traces ? …
  • Regardez à l’envers dans les jumelles. Vous verrez d’éventuelles détériorations, poussières ou défauts…
  • Regardez, à l’aide des jumelles, un objet lointain : vérifiez que vous pouvez régler l’écartement de manière à ne voir qu’un seul cercle. Vérifiez que vous ne voyez qu’une image et non deux légèrement superposées.
  • On peut tolérer un certain manque de netteté sur les bords de l’image, mais exigez cependant une netteté parfaite sur la moitié centrale de l’image.
  • Observez un poteau, un arbre, un piquet qui est à contre-jour. Si vous voyez des bandes de couleurs différentes aux bords de l’objet, il s’agit d’aberrations chromatiques. Elles sont plus fréquentes et plus marquées sur les jumelles de faible performance, et quasiment absentes sur les meilleurs modèles (qui sont aussi les plus chers).
  • Observez une zone ombragée, juste à côté d’une zone bien éclairée. Plus les détails et les contrastes restent visibles dans la zone ombragée, plus la qualité optique des jumelles testées est élevée.
  • Testez la distance minimum de la mise au point. Une mise au point rapprochée (environ 2 m sur la plupart des modèles) est utile pour observer les papillons, les libellules ou les fleurs.
  • Comparez la luminosité et la finesse de l’image avec d’autres jumelles.
  • Prêtez attention au poids des jumelles. Est-il compatible avec votre morphologie (taille, maux de dos ou de nuque éventuels) et votre pratique (temps de marche, importance accordée à l’observation).
  • Les jumelles sont-elles agréables à tenir en main ? Plus c’est le cas, plus vous aurez envie de les utiliser, et plus vous progresserez en ornithologie !
conseils pour choisir des jumelles

Le choix des jumelles

Les jumelles compactes (8×23, 8×24, 8×32, …) : petites, en général légères, elles tiennent en poche facilement. Pratiques lors de longues randonnées, pour ne pas les avoir en permanence autour du cou. Au détriment cependant du grossissement et de la luminosité. Quoique les marques ont fait d’énormes progrès, et que certaines paires de marques renommées sont devenues exceptionnelles. Parfaites également comme seconde paire.

Les jumelles classiques (8×42, 10×42, 10×50, 12×42, …) : d’un grossissement de 8 à 12 x, ce sont les plus prisées par les ornithologues. Le modèle classique est le 10 x 42 mm. Le 8 x 42 mm a un certain succès aussi.

Les modèles plus imposants (10×50, 12×50, 16×50, …) se voient moins en ornithologie, entre autres à cause du poids et de l’encombrement.

Les jumelles « zoom » (ou à focale variable) sont des jumelles dont le grossissement varie, par exemple des 7-10 X. Attention cependant, même si c’est à priori séduisant, vous allez perdre en performances optiques et en champ de vision, sauf exception. Comme l’objectif reste le même (par exemple des 7-10 X 30), la luminosité décroît avec le grossissement. De plus, la qualité des oculaires à focale variable se révèle nettement inférieure à celle des oculaires habituels. En fait, ils amplifient surtout les défauts de l’image. Nous vous les déconseillons.

Les jumelles « sans mise au point » ou full automatique : rien à faire, mais résultat décevant ! Elles se basent uniquement sur la profondeur de champ, sont souvent de qualité optique médiocre, peu lumineuses et, sur des courtes distances, vous pouvez oublier ! Nous vous les déconseillons aussi actuellement : sans doute que les évolutions technologiques nous amèneront, dans le futur, de bons produits.

Les jumelles stabilisées : de plus en plus, vous verrez des marques vous proposer des jumelles avec stabilisation d’image. Cela permet, en théorie, d’avoir une image nette malgré les tremblements éventuels : comme en photographie avec les objectifs stabilisés. Nous n’avons pas été convaincus à ce stade, entre autres par l’effet de tangage ! Un peu l’effet d’être sur un bateau. Sans doute faut-il s’y habituer. En outre, le poids est un peu plus élevé, et elles fonctionnent en général avec des piles.

Les jumelles connectées : elles vont commencer à faire leur apparition. Aujourd’hui, plutôt que des jumelles, c’est un monoculaire qu’une marque propose, à savoir qu’il est connecté avec votre smartphone ou tablette, et que via l’application Merlin Bird ID, il reconnaît l’oiseau visé. Avec cet appareil révolutionnaire, vous pouvez, en direct, partager ce que vous voyez avec d’autres personnes. D’un grossissement de 8, la luminosité est excellente (89 %).

Les caractéristiques d’une paire de jumelles

Pour mieux comprendre le fonctionnement des jumelles et vous aider dans votre choix, voici les caractéristiques à prendre en compte et à comparer.

Deux géométries sont proposés : les jumelles conventionnelles, dites également jumelles « à prismes de Porro » et les jumelles « à prismes en toit » (ou jumelles droites – « Roof-prism »).

Outre la marque du fabricant, chaque instrument porte deux nombres séparés par le signe X : 8 x 30, 7 x 50, 8 x 40, 10 x 50, etc. Le premier chiffre (8, 10, 12…) donne le grossissement ou, le facteur d’agrandissement. Le deuxième chiffre (30, 42, 50…) donne le diamètre de la lentille d’objectif, en millimètres (la plus grande, la plus éloignée de l’œil).

Grossissement :
Le premier but d’une paire de jumelles est, évidemment, d’agrandir les objets pour permettre de les voir dans les moindres détails. Il ne faut cependant pas croire qu’un très fort grossissement est toujours une bonne chose. Car plus le grossissement est élevé, moins la luminosité sera bonne, plus le champ de vision sera réduit, et moins l’image sera stable. En ornithologie, les deux valeurs les plus fréquemment rencontrées sont 8x et 10x (au-delà de 12 x, on se heurte à des problèmes de stabilité). Ainsi, des jumelles grossissant 10x vous permettent de voir un objet situé à 100 mètres comme s’il n’était qu’à 10 mètres.

conseils bien choisir ses jumelles

Luminosité :
Plus le diamètre de la lentille d’objectif est important, plus grande sera la quantité de lumière qui pourra entrer dans l’objectif, et donc plus les jumelles seront lumineuses, à grossissement égal et pour une même qualité optique. La quantité de lumière qui parvient à l’oeil de l’observateur est déterminée par la pupille de sortie. Il s’agit du cercle lumineux que l’on aperçoit dans l’oculaire quand on tient les jumelles de loin. Son diamètre se calcule en divisant le diamètre de l’objectif par le grossissement. Ce chiffre permet de déterminer la luminosité d’une paire de jumelles, et de les comparer entre elles. Pour des jumelles 10×42, on obtient 42/10=4.2 mm, pour des jumelles 8×32, il est très similaire: 32/8=4 mm. Le diamètre de la pupille humaine étant de 3 à 4 mm, en plein jour, et s’élargissant à 7 mm dans la pénombre, il est évident qu’il faut éviter les jumelles avec pupille de sortie inférieure à 3 ou 4 mm, comme il est inutile de dépasser 7 mm. Une large pupille de sortie permet aussi d’aligner plus facilement ses yeux sur les oculaires sans voir de zones noires, ce qui constitue un facteur de confort important.

Champ de vision :
La portion de terrain visible dans l’objectif s’appelle le champ de vision. Un large champ de vision est confortable pour tout ornithologue et est d’autant plus appréciable pour le débutant qui a parfois bien du mal à saisir, dans ses jumelles, un oiseau en vol. Avec l’habitude cependant, vous deviendrez vite un expert dans la visée de l’oiseau ! Comme nous l’avons vu, plus le facteur d’agrandissement est élevé, plus le champ de vision est réduit.

Mise au point et portée :
La mise au point est bien entendu indispensable. Sur la majorité des jumelles, vous pouvez régler cette mise au point de manière très fine. La mise au point se fait de manière centrale et simultanée des deux oculaires. Mais, en plus, pour compenser une éventuelle différence entre les deux yeux (ce qui est le cas de la majorité des humains !), on peut régler l’un des deux oculaires séparément (souvent, c’est le droit), une fois pour toutes, lors des premières utilisations.

comment bien choisir ses jumelles

Voici comment faire de manière correcte :

– Ajustez les jumelles à votre écartement oculaire

– Choisissez un objet à moyenne distance

– En fermant l’œil droit, réglez la vision à l’aide de la molette centrale

– Fermez l’œil gauche et ajustez l’œil droit à l’aide du réglage fin sur cet oculaire

– Ouvrez les deux yeux et vérifiez que l’image soit parfaitement nette.

Jumelles étanches, « tropicalisées » :
Sur les jumelles « à prismes de Porro », même si l’optique est excellente, étant d’une architecture plus ancienne, l’étanchéité est rarement au rendez-vous. Les bons modèles résistent cependant à des intempéries normales. Mais vous ne verrez quasi plus d’ornithologues avec ce type de modèle. Ils préconisent les jumelles « à prismes en toit » dont le réglage total est interne, ce qui permet d’assurer une étanchéité parfaite. Pour regarder les oiseaux dans votre jardin, de l’intérieur, ou au soleil sur votre terrasse, une bonne paire de jumelles « à prismes de Porro », moins chère, fera parfaitement l’affaire. Sinon, optez pour les « prismes en toit », surtout si vous sortez par tout temps !

Poids :
Plus que l’encombrement (même si ce critère est aussi à prendre en compte, entre autres si vous voyagez), le poids des jumelles doit intervenir dans votre sélection. N’oubliez pas que vous pouvez les avoir au cou de longues heures durant ! De plus, à main levée, plus votre instrument est lourd, plus vous augmentez les risques de tremblement. Comparez donc ! Et limitez-vous plutôt à 500 ou 700 gr.

Enfin, dernière petite chose : les jumelles ne se partagent pas trop ! Comme vous allez les régler (mise au point, écartement oculaire, sangle) à votre usage et donc les régler parfaitement à votre vue, un autre utilisateur risque de ne pas voir aussi parfaitement que vous ! Mieux vaut en acheter éventuellement une seconde paire ou, dans de nombreux parcs et réserves, vous pourrez même en louer à l’entrée.

Voilà ! Une fois votre achat fait, c’est à l’usage que vous allez parfaitement maîtriser votre paire de jumelles. Bonne randonnée, bonne observation des oiseaux !

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