D’année en année, l’augmentation du nombre d’animaux en détresse, recueillis par le Centre de Soins pour la Faune Sauvage de Bruxelles, est constante. Mais cette année 2020 bat tous les records !  Le Centre a pris en charge 3087 pensionnaires, alors que 2019 totalisait 2698 pensionnaires.

Plusieurs raisons expliquent cette augmentation significative du nombre d’accueils d’animaux sauvages sur la région Bruxelles-Capitale.

  • 2020 a connu un hiver très doux avec peu d’intempéries, favorisant ainsi la reproduction et diminuant la mortalité. Ce facteur climatique a eu pour conséquence d’augmenter le nombre de juvéniles tombés des nids et apportés par les riverains au Centre de Soins.
  • A cela, s’ajoute le fait que la plupart des centres de la région wallonne ont dû fermer leurs portes au public suite à l’atteinte maximale des capacités d’accueil. Les particuliers se sont donc orientés en toute logique vers le Centre de Bruxelles pour y déposer les animaux blessés.
  • Le confinement n’a probablement pas aidé, augmentant la présence à domicile des particuliers mais aussi la fréquentation des parcs et bois bruxellois.Malgré ce contexte délicat, les deux soigneuses du Centre ont réussi à maintenir un service d’accueil 7j/7 et ce, en l’absence de bénévoles pour des raisons sanitaires

Concernant la faune indigène, nous sommes passés de 1717 individus pris en charge en 2019 à 2104, soit une augmentation de 22%. Parmi les 1698 oiseaux sauvages indigènes reçus en soin (contre 1414 en 2019), certaines espèces rares ou sensibles ont marqué les esprits par leur arrivée au Centre de Soins.

Pour la première fois au Centre de Soins de Bruxelles, un Hibou grand-duc sauvage a été amené par l’équipe d’intervention animalière des pompiers. Cette espèce qui n’est pourtant pas présente sur la région bruxelloise, a été retrouvée en plein centre ville près du musée de la BD.

Un Hibou des marais, connu pour traverser Bruxelles lors de la période de migration, est lui aussi arrivé handicapé. Incapable d’utiliser ses deux pattes, il a pu récupérer toute sa mobilité grâce à un traitement adapté.

Enfin, un Martin-pêcheur, dont on estime la population à une dizaine d’individus reproducteurs sur Bruxelles, a été apporté au Centre par un riverain. Supportant très mal la captivité, il n’a malheureusement pas survécu.

“Malgré tous nos efforts, la mort fait aussi partie de notre quotidien. C’est un paramètre que l’on doit malheureusement apprendre à gérer très tôt dans ce métier”, déclare Nadège Pineau, Responsable du Centre de Soins de Bruxelles

Du côté des mammifères, ce sont 402 individus reçus en 2020 contre 297 en 2019. De nombreux juvéniles ont atterri au Centre tels que les écureuils roux, renardeaux, lapereaux mais aussi et surtout, différentes portées de lérots ! Ce dernier est une espèce rare présente à Bruxelles. La prise en charge de cet animal est une bonne nouvelle concernant la biodiversité urbaine. Si le Centre de Soins a pour but de sauver la faune sauvage, il permet aussi d’établir une indication fiable sur l’état d’une population animale spécifique.

 

Concernant les reptiles, ce sont 4 individus reçus seulement, contre 6 en 2019. Cette année, le Centre de Soins a dû prendre notamment en charge un orvet victime d’une attaque de chat.

La prédation du chat domestique est un thème sensible et pourtant, bien réel, avec une issue généralement fatale pour le pensionnaire concerné. Une couleuvre à collier a aussi fait un passage par le Centre amené encore une fois par l’équipe d’intervention animalière des pompiers.

 

 

 

De manière générale, la pollution lumineuse, l’urbanisation et donc le risque de collision sont tout autant de problèmes qui persistent à Bruxelles et nuisent au bien-être de la faune sauvage. Il est important de favoriser un maillage (trame) noir, vert et bleu pour la protection de la faune indigène.
Si notre vie de citoyen est mise entre parenthèses pendant cette crise sanitaire, la nature, elle, continue de vivre et a toujours besoin d’être protégée. Les soigneuses ont tenu bon grâce aux soutiens et à la motivation des collaborateurs qui une fois de plus se battent à leurs côtés afin de préserver la biodiversité bruxelloise.

“Comparativement à 2015, nous avons observé une augmentation du nombre de prises en charge d’animaux en détresse de 62,7% !”, déclare Nadège Pineau

D’années en années, le nombre d’animaux pris en charge ne cesse d’augmenter, le Centre arrive désormais à un point de rupture. Sans l’aide des membres, des donateurs et des sympathisants de la Ligue, le travail réalisé au Centre de Soins pour la Faune Sauvage de Bruxelles serait littéralement impossible.

LE FUTUR, la Ligue doit prendre les devants et envisager d’autres options, sinon nous courrons droit à la catastrophe. Déménager, engager, s’améliorer, différentes pistes de réflexion sont à l’ordre du jour. Une chose est certaine, la création d’un nouveau Centre de Soins plus grand et plus adapté est la solution la plus pertinente.
Le processus est lancé ! Dans tous les cas, cela devra se faire avec le soutien de la population, des autorités régionales et communales et des partenaires.