Tout en faisant croire qu’ils sont attentifs à la préservation de la biodiversité dans leurs décisions, nos ministres et leurs administrations ne se préoccupent pas de protéger la Nature. Ils agissent aussi expressément contre elle, souvent pour satisfaire des intérêts égoïstes de particuliers, notamment le plaisir des chasseurs. Pour ce faire, ils ne respectent pas toujours les directives de l’Europe, ni parfois même leurs propres réglementations. C’est pourquoi, la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux se trouve ainsi obligée d’introduire des recours auprès du Conseil d’État.

Cinq de ces recours sont actuellement en examen :

1° Concerne la chasse au moyen d’un arc.

Ce moyen, très cruel, n’est pas autorisé. Trop d’animaux ne sont pas tués net. Ils s’enfuient avec la flèche qui leur occasionne de grandes souffrances. Mais les agents du D.N.F. (département de la Nature et des Forêts) ne verbalisent pas en raison d’une circulaire de leur inspecteur général pour les en dissuader.


2° Pour une indemnité morale.

Le Conseil d’État, à la demande de la Ligue, ayant annulé, le 25 octobre dernier, l’arrêté quinquennal sur la chasse de 2016, la Ligue demande à ce que la Région wallonne soit obligée, pour les espèces d’oiseaux qui n’auraient pas dû être chassées, de verser une indemnité morale autre qu’un euro symbolique.

3° Contre le nouvel arrêté quinquennal sur la chasse de 2020 à 2025.

Bien que des espèces d’oiseaux soient en danger, elles sont de nouveau soumises à la chasse. Il est donc nécessaire à la Ligue de recourir encore au Conseil d’État pour protéger ces espèces.

4° Quand le D.N.F. liégeois augmente la destruction.

L’arrêté du Gouvernement wallon permettant la destruction de pigeons ramiers pour protéger des cultures est abusivement utilisé par de nombreux chasseurs pour pouvoir chasser cette espèce durant la période de nidification. Les autorisations de destruction, délivrées par le directeur du D.N.F., ne sont pas établies correctement et la plupart indiquent un nombre de pigeons à détruire double de ce qui est sollicité. La Ligue demande à ce que toutes ces autorisations soient annulées.

5° Le D.N.F. montois fait pire encore.

Alors que cette administration devrait être un exemple pour la protection de la Nature, en moins de six mois, ce directeur a délivré plus de 600 autorisations de destructions portant sur quelque 75.000 pigeons ramiers. C’est une atteinte grave à cette espèce en pleine saison de nidification. A nouveau, la Ligue demande l’annulation de toutes ces autorisations non conformes.

D’autres administrations sont également en défaut avec la conservation de la Nature. Le scandale écologique à Hermalle-sous-Argenteau, décrit dans la revue L’Homme & l’Oiseau n° 3/2020, va devoir faire également l’objet de recours si nos ministres n’admettent pas encore l’urgence de protéger.

Comme vous le voyez, la Ligue se doit d’être active non seulement sur le terrain, mais également par les voies juridiques qui sont à notre disposition pour faire respecter les lois.