Début de ce mois d’août, deux bruxellois (Floriane & Benjamin) ont fait l’étonnante découverte de deux renardeaux apeurés dans le fond de leur jardin à Schaerbeek. Pensant que les murs de deux mètres de haut du jardin les préserveraient de toute forme d’intrusion, ils ne s’attendaient pas à tomber sur ces deux petites boules de poils.

 

“Les renards adultes sont capables de monter dans un arbre, voire de sauter un mur de cette hauteur”, déclare Maud Remacle de la LRBPO.

 

Habitant le long des voies de chemin de fer, ils entendent régulièrement les renards se déplacer ou crier sur les talus jouxtant leur jardin. En effet, les voies ferrées abritent bon nombre d’animaux sauvages dont les renards puisqu’elles remplissent le rôle de corridor écologique. Concrètement, c’est une zone qui permet à la faune sauvage de se déplacer en toute discrétion à travers la ville. Ils y trouvent des emplacements pour y installer leur terrier et de la nourriture à profusion notamment grâce aux populations de micromammifères présentent sur les rails. Il n’est donc pas rare de les observer en fin et en début de journée évitant les trains pour rejoindre leur terrier.

 

Face à ce genre de situation, la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux reçoit régulièrement des appels concernant des renards en difficulté. Les raisons de leur arrivée au Centre de Soins pour la Faune Sauvage de Bruxelles sont multiples : collision avec un véhicule, malnutrition (liée au nourrissage volontaire de certains riverains), suspicion d’empoisonnement (lié à la bêtise humaine), etc. Avec les dispositions prises par le Centre de Soins suite à la crise sanitaire liée au Covid-19, les soigneurs ne sont plus dans la capacité de réaliser des interventions sur site. Heureusement pour le jeune couple, ils ont eu la bonne idée de contacter le Centre de Soins par téléphone pour savoir comment réagir face à cette situation.

 

“Des solutions faciles à mettre en place existent même sans l’intervention des soigneurs du Centre de Soins”, déclare Nadège Pineau, responsable du Centre de Soins pour la Faune Sauvage de Bruxelles.

 

En effet, ils ont été guidés par téléphone pour tenter de trouver une alternative à portée de main. Quand le jardin le permet, il suffit d’installer une passerelle de fortune qui offre aux renardeaux la possibilité de sortir tout seul du jardin une fois la nuit tombée. C’est ce que Benjamin a fait à l’aide d’objets qu’il avait sous la main. Une table de camping, une planche à repasser et une palette auront suffi aux deux schaerbeekois (voir photos) pour permettre aux renardeaux de retrouver leur liberté. En attendant la nuit pour que les renardeaux se sentent en sécurité pour essayer cette nouvelle passerelle, Benjamin et Floriane ont mis de l’eau à disposition dans une coupelle et enfermé leur chat domestique à l’intérieur afin d’éviter de blesser les deux petits renardeaux. Le lendemain matin, les renardeaux avaient disparu et probablement rejoint la femelle au terrier qui devait se trouver non loin.

Les solutions sont parfois tellement évidentes que la plupart des riverains n’y pensent pas forcément. Une échelle, une planche, une table, … peuvent parfois suffire pour sauver un animal et libérer du temps pour les soigneurs qui ont énormément de travail en ces temps de canicule et de Covid-19 …

La Ligue tient à remercier très chaleureusement Benjamin et Floriane pour leur implication et leur compréhension face à la situation.