Ce lundi 09 octobre 2017, Monsieur René Collin, Ministre de la Nature et donc de la chasse, a répondu à plusieurs interpellations de députées concernant le sanglier.
Les questions et la réponse sont disponibles sur ce lien à partir de la page 28 : http://nautilus.parlement-wallon.be/Archives/2017_2018/CRAC/crac12.pdf
Ce même lundi, nous publiions un communiqué de presse à propos de la chasse au sanglier et de l’origine de leur « surpopulation » :
http://sh1.sendinblue.com/na0le8yigc.html?t=1507559953
Un élément important de la réponse donnée par le Ministre R. Collin nous a fortement interpellé :
« On assiste, particulièrement cette année, à une augmentation des populations de sangliers, sans que l’on ait changé quoi que ce soir au niveau du nourrissage du sanglier. C’est la meilleure preuve que l’impact du nourrissage du sanglier sur la dynamique des populations est plus que relatif. » René Collin
- Cette déclaration est totalement fausse !
En effet, la dynamique de la population du sanglier est influencée par divers paramètres qui peuvent s’opposer ou s’additionner, comme par exemple :
- Les conditions météorologiques
- La quantité de nourriture disponible (naturelle et artificielle)
- Le nombre d’individus tués par la chasse
- Les maladies
- Etc.
Explications :
Le nourrissage artificiel des sangliers, réalisé depuis de nombreuses années par certains chasseurs afin d’augmenter les tableaux de chasse et encouragé par le Ministre R. Collin, est un paramètre qui induit une augmentation de la population. Le Grand-Duché de Luxembourg a d’ailleurs interdit cette pratique pour limiter la croissance des populations !
D’autres paramètres doivent aussi être pris en considération dans l’équation d’ensemble. Par exemple, si l’hiver est doux et s’il y a peu de maladies (paramètres positifs favorisant eux-aussi la croissance de la population des sangliers), ces deux facteurs vont s’additionner à celui « nourriture » et impliquer une dynamique très positive dans la population de sangliers. C’est ce qui se passe cette année ! Et si on retire de l’équation la nourriture artificielle, la population de sangliers aura certainement tendance à toujours augmenter mais plus faiblement.
Si pour une autre année, les paramètres s’inversent : hiver froid, printemps pluvieux, présence importante de maladies, peu de nourriture naturelle, la population de sanglier devrait diminuer mais ce déclin sera partiellement ou entièrement compensé si les sangliers sont nourris artificiellement…
En conclusion, soit le Ministre et ses conseillers sont incompétents et font preuve d’une méconnaissance de l’écologie de la grande faune ; soit ils sont de mauvaise foi afin de soutenir un lobby prônant une chasse de loisir et déviante, entrainant ainsi des dégâts sylvicoles et agricoles et sans tenir compte des autres usagers de la nature : ce qui est démocratiquement inacceptable !