La Commission de l’agriculture et du tourisme du Parlement de Wallonie a demandé à la Ligue son avis sur la Proposition de Décret modifiant les articles 74 et 114 du décret du 15 juillet 2008 relatif au Code forestier », déposée au Parlement wallon le 05 décembre 2016 par MM. Desquenes, Prévot, Arens et Courard.

La Ligue ne peut accepter cette proposition. Notre avis est téléchargeable ici.

Vous pouvez aussi signer une pétition lancée par des citoyens contre cette proposition ici : http://www.mesopinions.com/petition/social/garder-forets-publiques-publiques/28597

En résumé, pourquoi ne pas vendre la forêt publique (art. 114)

1. La forêt wallonne, un patrimoine inestimable : les forêts n’ont pas de prix. Leur valeur ne s’arrête pas à quelques troncs.
2. Transformer un actif physique en un actif financier, pour avoir des liquidités ne permet par à la Région de faire du profit. Par contre, si la Région préserve son capital forestier, elle pourra en récolter les intérêts.
3. La gestion des forêts publiques est plus efficace que la gestion des forêts privées.
4. Il existe des contraintes différentes entre les forêts publiques et privées : la forêt publique est plus accueillante aux citoyens mais aussi à la nature. Elle offre plus de services écosystémique et de meilleurs qualité que les forêts privées.

Pour conclure cet avis, voici une citation qui a selon nous beaucoup de sens dans le contexte de cette proposition de modification :

« Il était généralement admis que les bois ressortissaient au droit public et la démonstration de leur utilité générale était faite depuis Pline. L’Etat se devait d’intervenir en cette matière parce qu’elle influençait non seulement la vie économique, mais surtout l’existence même de l’humanité. Lorsqu’il s’agit de la sauvegarde de l’intérêt général, le droit de propriété ne revêt pas de caractère sacré. Les forêts devaient être soumises à un régime spécial en application de l’adage suivant : « L’autorité publique doit avoir le droit de pourvoir à leur conservation, pour garantir de l’imprévoyance d’une génération, l’ouvrage des générations passées et l’espoir de celles à venir » Un développement durable avant la lettre en quelque sorte ! »

TALLIER P.-A., 2004. Forêts et propriétaires forestiers en Belgique de la fin du XVIIIe siècle à 1914. Académie Royale de Belgique.