Oisillons tombés au sol ?

Ils ne sont pas forcément en danger !

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Le printemps est bien là et avec lui, la période de nidification a très clairement commencé. D’année en année, le nombre de prises en charge de mésanges, merles, étourneaux, … ne cesse d’augmenter au Centre de Soins pour la Faune Sauvage de Bruxelles. Ce qui est probablement dû au fait que les citoyens sensibles à la préservation de la biodiversité augmentent également. De plus en plus de personnes observent la présence de nids dans leur jardin, sur leur balcon et parfois même dans leur habitation. Par conséquent, le nombre de sollicitations concernant des animaux en détresse, auprès de la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux, augmente lui aussi !

Face à cette situation, il est possible de nous aider ! En effet, tout le monde ne sait pas forcément comment se comporter face à un oisillon tombé du nid, à une couvée abandonnée suite à un dérangement, à un adulte blessé par un chat, etc. Mais surtout, tous les oisillons ne sont pas nécessairement en difficulté lorsqu’ils sont hors du nid. Il est donc important de rappeler qu’il n’est pas nécessaire de prendre en charge de manière systématique un oisillon et qu’il faut même éviter l’interventionnisme exacerbé. Une bonne partie des juvéniles qui arrivent au Centre de Soins auraient pu rester là où ils ont été trouvés. En fin de croissance notamment, les oisillons se jettent hors du nid avant de savoir voler. Les parents, qui se trouvent généralement à proximité, continuent de s’en occuper alors que leur progéniture est au sol ou dans un arbuste. Si les parents ne sont pas visibles, il est possible qu’ils soient à la recherche de nourriture, qu’ils attendent à l’écart suite à un dérangement, etc. En fait, les possibilités sont multiples.

“Il est évidemment préférable que les oisillons grandissent aux côtés de leurs parents. Donc si vous trouvez un oisillon par terre, il faut prendre un temps d’observation avant d’intervenir et se poser plusieurs questions.” Audrey Bosq, Soigneuse du Centre de Soins de Bruxelles.

Est-il blessé ? Est-ce que les adultes sont à proximité ? Est-ce qu’il y a un risque de prédation (chats, rapaces, chiens, etc) ? Est-il exposé à l’activité humaine (trafic routier, chantier, etc) ? Si l’oisillon ne vous semble pas blessé ou malade, vous pouvez le déposer en hauteur sur une branche, un buisson, voire dans son nid si celui-ci est accessible. Ensuite, il suffit de s’éloigner et de laisser la place aux adultes.

La manipulation peut se faire à mains nues concernant les oiseaux. Attention, ce n’est absolument pas le cas des mammifères ! Une chevrette, une renarde ou une lapine abandonnerait immédiatement son petit si elle sentait votre odeur sur celui-ci. Les oiseaux, eux, ne portent que peu d’attention à l’odeur humaine qui pourrait persister.

Mais que faire si l’oisillon est réellement blessé, abandonné ou en danger ? Il faut directement contacter le Centre de Soins le plus proche de chez soi. Le personnel indiquera les premiers gestes à effectuer : installer un essui dans le fond d’un carton préalablement troué et surtout ne pas lui donner de l’eau directement dans le bec. Ensuite, il faudra impérativement l’apporter au Centre de Soins le plus proche de chez soi. Les adresses ces centres se trouvent ici.

“Beaucoup de riverains pensent pouvoir s’occuper des oisillons directement chez eux mais généralement l’issue est fatale pour les juvéniles… Au-delà de l’aspect légal et de l’interdiction de détenir une espèce animale sauvage chez soi, il est impératif qu’ils soient pris en charge par des soigneurs professionnels pour leur survie !” déclare Nadège Pineau, Responsable du Centre de Soins de Bruxelles.

En sachant que le coût moyen d’une prise en charge revient à 41€ par animal et que chaque année ce sont plus de 3000 animaux qui passent par le Centre de Soins de Bruxelles, appliquer ces quelques recommandations permettra d’alléger le travail des soigneuses et des bénévoles en évitant les prises en charge “inutiles”. Heureusement, les employés du Centre peuvent compter sur le soutien des membres et des donateurs de la Ligue qui financent les soins, la réhabilitation ainsi que la remise en liberté des animaux sauvages pris en charge. Devenir membre ou faire un don, c’est participer directement à la préservation de la faune sauvage bruxelloise !