L’homme & l’oiseau 4/2016

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SOMMAIRE

EDITO 4

DERNIÈRE MINUTE ! 5

1922-2016 : 94 ANNÉES DE COMBATS 6

HOMME & OISEAU 10

LA POLITIQUE DES OISEAUX 14

LA DOMESTICATION DE LA GRUE 22

NOTRE CENTRE NATURE 28

LA CHASSE EN QUESTION 32

LE LOUP À NOS PORTES 50

CALENDRIER & CARTES DE VOEUX 2017 52

MOINS D’OISEAUX AU JARDIN 54

EPILOGUE 58

SUÈDE 60

COTISATIONS 2017 66

RECUEILLIR • SOIGNER • RELÂCHER 68

EDITO

CETA

Le gouvernement wallon a tenu tête à la Belgique, à l’Europe et au Canada sur l’accord de libre-échange Canada-Union européenne (CETA : « Comprehensive Economic and Trade Agreement ». En français : « Accord Economique et Commercial Global », AECG). Pour le Parlement wallon et son Président, Monsieur Magnette, ce traité était conçu et écrit par des technocrates, des spécialistes du monde des affaires, des lobbys, des personnes sans mandats électifs. Soit un manque total de démocratie et de transparence dans le processus d’élaboration du traité.

En ce qui concerne les animaux et leur protection, il en va de même. Le bien-être de l’animal-marchandise est réglementé par une minorité de technocrates, d’organismes privés ou semi-publics, de conseils de toutes sortes, avec très peu d’implications démocratiques. Ils décident et les états n’ont qu’à signer.

Ainsi, par exemple, le transport des animaux par voie aérienne est réglé par l’IATA (« Association Internationale du Transport Aérien »). Il va sans dire que le bien-être animal ne compte pas beaucoup face aux exigences commerciales. Il faut remplir l’avion avec le maximum de marchandises.

Pour les élevages, c’est l’OIE (organisation mondiale de la santé animale, entre autres, qui dicte sa loi. Les états et les opinions publiques n’ont qu’à se plier à leurs exigences. Ainsi, cet organisme s’occupe d’élevage industriel, de rentabilité, de santé animale (maladies causées par une concentration énorme d’animaux dans des espaces restreints). Pour eux, le bien-être animal se limite à obtenir des animaux en bonne santé, leurs conditions de vie importent peu.

Pour la chasse, il en va de même. Un lobby puissant représentant moins de 0,3 % de la population wallonne, un Saint-Hubert Club et des conseils cynégétiques tout-puissants ont la mainmise sur la faune sauvage de notre pays. Les chasseurs dictent ainsi leurs exigences aux politiques et le Ministre en charge n’a qu’à signer. C’est peu dire qu’en la matière, l’opinion publique ne compte pour rien et que les défenseurs de la Nature doivent courber l’échine.

On aimerait, à l’instar du CETA, que le gouvernement wallon tienne aussi tête à la dictature des lobbys de toutes sortes, ces technocrates dans leurs tours de verre, ou ces personnes qui ne voient que leurs intérêts personnels. Que l’élaboration des lois et règlements soit le fruit d’un réel processus démocratique qui vise l’intérêt général, dans une vision globale à long terme et dans le respect de la Nature et du bien-être du monde animal.

Jean-Claude Beaumont, Président.