SA Martinet - Jean-Marie Poncelet

Les jeunes martinets noirs

© Jean-Marie Poncelet

Partager cet article

Chaque année, notre Centre de soins accueille des jeunes Martinets noirs (Apus apus) tombés du nid prématurément ou ayant raté leur baptême de l’air. Parfois aussi, des martinets blessés lors de travaux de rénovation, d’isolation ou de construction.

En effet, le martinet niche dans des fissures et trous de nos bâtiments : dans des trous de boulin (trous dans lesquels on fixait les échafaudages il y a plusieurs décennies, souvent recouverts d’un cache en forme de tête de lion ou d’étoile), à l’intérieur de corniches, derrière les linteaux, sous les appuis de fenêtre, sous les tuiles ou planches de rives, sous les appuis de fenêtre des étages supérieurs… Ces cavités sont essentielles pour leur reproduction, mais aussi pour celle d’autres espèces: moineaux, rouges-queues, mésanges, étourneaux, …

Vous trouvez un martinet au sol ?

Ne jouez pas aux apprentis sorciers ! Contrairement à certaines «légendes urbaines», il ne faut surtout pas le jeter dans le vide : s’il s’est retrouvé au sol, c’est qu’il avait un problème, puisque le martinet ne se pose jamais, sauf pour nicher dans des cavités à minimum 5 m de haut ! Le mieux est donc de le laisser se remettre de ses émotions dans une boîte ventilée par quelques petits trous, que vous laisserez environ une heure dans un endroit sombre et calme (pas question de s’extasier autour de lui, de le photographier, …). Ne cherchez surtout pas à le nourrir ni à l’hydrater : vous risquez de le tuer par une nourriture et/ou des geste inappropriés ! Ensuite, emmenez le dans un endroit bien dégagé, pas trop proche de la circulation, et posez-le sur la paume de votre main, puis tendez le bras devant vous (voir la vidéo). S’il est en bonne santé, il partira immédiatement ou après quelques minutes. S’il ne part pas, apportez-le sans attendre dans un centre de soins. Attention: si les ailes de l’oiseau ne sont pas plus longues que sa queue, il n’est pas encore en état de voler. Dans ce cas, apportez-le dans un centre de soins immédiatement, sans tenter de le faire s’envoler !

Que s’est-il passé ?

Le martinet que vous avez trouvé au sol a peut-être été poussé à quitter son nid prématurément à cause de travaux dans le bâtiment qu’il occupait. Dans ce cas, il n’est peut-être pas trop tard pour agir. Depuis des années, la Ligue entretient un partenariat fructueux avec le GT Martinets de Natagora. Si vous leur signalez (martinets@natagora.be) l’endroit précis où vous avez trouvé le martinet et la présence éventuelle d’échafaudages à proximité immédiate de cet endroit, sa petite équipe de volontaires pourra négocier des aménagements compensatoires avant la fin des travaux. Réalisés à temps et de manière adéquate, ils permettront d’empêcher que vos «locataires ailés» se retrouvent «SDF».

Prévenir vaut mieux que guérir

Si vous prévoyez des travaux de rénovation, isolation, réfection de toiture ou ravalement de façade, vous pouvez non seulement les planifier en dehors des 3 mois où les martinets sont parmi nous (de fin avril à fin juillet), pour éviter de perturber des nicheurs «clandestins», que vous n’auriez pas remarqués. Vous pouvez aussi demander à votre entrepreneur de profiter du chantier pour intégrer à votre corniche ou à votre façade des aménagements ad hoc pour les martinets. Du côté de la Ligue, nous vendons des briques-nichoirs à martinets. Spécialement conçues en partenariat avec des spécialistes des martinets, elles contribueront à la survie de l’espèce… et vous permettront de jouir d’un spectacle fascinant tous les étés ! Nous vous proposons aussi des nichoirs à apposer sous votre corniche. Réalisés par la Ferme Nos Pilifs, ils sont spécialement conçus pour les martinets mais peuvent aussi héberger d’autres espèces.

Pour en savoir plus

Les martinets vous fascinent et vous voulez en apprendre plus sur cet oiseau passionnant ? Notre Boutique vous propose plusieurs publications de référence : La Hulotte (numéros 78 et 79), «Martinet noir : entre ciel et pierre» (monographie qui vous apprendra tout sur sa biologie, son comportement, les mesures prises aux 4 coins d’Europe pour le protéger, et bien d’autres choses encore). Quant à nos abonnés fidèles, ils peuvent aussi se (re) plonger dans l’article très instructif de Louis-Philippe Arnhem, paru dans L’Homme et l’Oiseau n° 2 de 2002. Enfin, si vous venez faire vos achats sur place entre mai et juillet, levez la tête et admirez nos nichoirs, placés sous la corniche de notre bâtiment. Avec un peu de chance, vous pourrez voir un martinet y entrer ou y sortir !

A vos agendas

Le saviez-vous ? Depuis 2019, le martinet a sa propre Journée mondiale ! Fixée au 7 juin, elle vise à attirer l’attention sur la centaine d’espèces de martinets présents dans le monde, en vue de le faire aimer et surtout protéger par les particuliers, les professionnels du bâtiment, les autorités locales ou régionales, … Nous vous invitons donc à communiquer vous-même sur les réseaux sociaux, le jour-J, sur ce qui vous passionne le plus chez le martinets, et/ou à organiser (idéalement le 7 juin, ou le week-end qui précède) un recensement dans votre quartier, un événement, un «apéro martinets» à une terrasse avec vue sur une colonie, … Tout est bon pour attirer l’attention sur les martinets ! Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site internet de la Journée mondiale des martinets ou sur la Page Facebook de l’association Martinets Sans Frontières, initiatrice de cet événement.