Découvrez le dernier numéro de notre revue L’Homme et l’Oiseau.
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SOMMAIRE
1922-2020: 98 ANNÉES DE COMBATS
4 1987 1 ère partie
BIODIVERSITÉ LOCALE
12 Bientôt un vrai retour de la Loutre en Belgique ?
16 Le Lièvre
MILITANCE
20 Le point sur les recours contre le Gouvernement wallon
22 Orages sur la chasse !
25 Action « Stop aux dérives de la chasse »
LA NATURE SAUVAGE DERRIÈRE LA MAISON
38 Les zones humides au jardin sauvage… Le fossé (28)
42 L’eau c’est la vie… La mini-pièce d’eau (29)
46 Les nichoirs, une aide précieuse pour les oiseaux du jardin
PROTECTION DE LA NATURE
50 Le patrimoine immatériel animal: un monde de comportements à préserver
54 Nous voulons des services publics exemplaires dans leur gestion de tout ce qui touche à la Nature et à la biodiversité (Partie 2)
ORNITHOLOGIE
56 L’effet du réchauffement climatique sur les oiseaux migrateurs
58 Une vie de Moineau
INTERNATIONAL
26 Braconnage en mer Méditerranée et au Moyen-Orient
62 Promenades au Costa Rica. La région centrale
70 Les Suisses ont voté «NON»
72 La Colombie, entre paradis de la biodiversité et scènes de lutte pour les territoires
RECUEILLIR – SOIGNER – RELÂCHER
84 3 Lérots juvéniles
10 News
37 Boutique verte
87 In Memoriam
EDITO
Cher/Chère Membre,
En cette période hallucinante et anxiogène que nous vivons toutes et tous, j’ai envie de partager avec vous des nouvelles positives. La Ligue se bat depuis
presque 100 ans pour l’étude et la protection des oiseaux et de la faune Sauvage. Et vous êtes de plus en plus nombreux à nous rejoindre en devenant membre, à nous suivre sur les réseaux sociaux, à nous contacter pour agir à votre niveau en mettant des nichoirs, mangeoires ou abris ou encore en devenant bénévole dans notre Centre de Soins pour la Faune sauvage. Malgré l’augmentation du nombre d’entrées dans ce dernier (nous allons dépasser en 2020 les 3000 entrées d’animaux en détresse, soit une croissance de plus de 40%), nous avons pu augmenter notre taux de réussite, grâce à une équipe
professionnelle, des protocoles de soins stricts et précis et des échanges des meilleures pratiques avec d’autres centres européens. Malheureusement, le monde politique en a trop peu conscience, et ne met pas (encore) suffisamment de moyens en œuvre pour aider notre Centre de Soins mais également tous les autres centres présents en Wallonie.
Nous constatons aussi un plus grand intérêt et une conscientisation également en croissance pour les problèmes liés à la biodiversité et la nécessité d’agir, chez soi, au quotidien, mais aussi de soutenir les nombreuses associations qui œuvrent pour la protection de la Nature, des oiseaux et de la faune sauvage.
L’avifaune belge et européenne est malheureusement en mauvais état. Le constat est implacable, à savoir une diminution de l’abondance totale d’oiseaux (le nombre absolu), puisqu’elle est évaluée à -10% en 40 ans. Et encore ne s’agit-il que d’une «estimation prudente», disent les experts. Parmi ceux-ci, Jean-Yves Paquet explique ce paradoxe: ce sont les espèces communes qui participent le plus à l’abondance totale. Or, ces dernières ne se portent pas bien. C’est, entre autres, le cas des espèces des plaines agricoles qui sont en chute libre! On estime pour ces oiseaux à minimum -50% de leur effectif absolu dans les milieux agricoles en 40 ans.
Et, pour les espèces qui font l’objet d’un léger sursaut, elles font déjà face à des demandes de destruction. Comme la grande Aigrette qui, à peine revenue,
subit, comme le Héron, des demandes de destruction par des pêcheurs et des pisciculteurs. Le Faucon pèlerin revient en ville, il doit son salut de s’installer dans les clochers et de réguler un peu les pigeons des villes, mais n’ose pas s’aventurer dans les campagnes à la poursuite des «cocottes» (faisans d’élevage) que lâchent par milliers les chasseurs. Le renard, lui, en fait les frais, toujours considéré comme nuisible, et pourtant si utile. Les surpopulations de sangliers, que favorisent les chasseurs pour s’assurer des tableaux de chasse plantureux, ne sont probablement pas étrangères à la disparition de la Gélinotte et à la diminution de la Bécasse. Sans compter les énormes destructions de corvidés et de ramiers, sous prétexte de prévenir d’éventuels dommages. D’où nos recours au Conseil d’Etat, comme vous le lirez dans ce numéro. Enfin, il nous faut de plus craindre une troisième année de dérogation aux pesticides interdits, qui causent la disparition de 2/3 des insectes (dont les abeilles), indispensables à tous les petits oiseaux. Les échos de l’évolution vers la nouvelle PAC sont très peu rassurants. C’est la responsabilité des ministres. Difficile d’être positif dans de telles conditions. A défaut de mieux, l’action de la ministre flamande Zuhal Demir est un espoir pour aboutir à la protection de la Perdrix grise en Flandre, comme vous le lirez dans l’article «Orages sur la chasse».
Un espoir : que nos dirigeants prennent enfin conscience de la gravité de la situation.
Nous vous espérons en bonne santé, prenez soin de vous. Merci pour votre soutien.
JEAN-FRANÇOIS BUSLAIN, DIRECTEUR