L’homme & l’oiseau 2/2016

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SOMMAIRE

EDITO 5

1922-2016 : 94 ANNÉES DE COMBATS 6

HOMME & OISEAU 10

GRUES CENDRÉES 14

NOTRE CENTRE NATURE 24, 30

NOS RÉSERVES NATURELLES 26

NOUVELLES DE NOS RÉSERVES 29

PROTECTION 34

VIENT DE PARAÎTRE 37

LA CHASSE EN QUESTION 38

CONCOURS DE DESSIN 44

AGENDA 45

OISEAUX DANS LE MONDE 46

NON AUX DÉMONSTRATIONS DE RAPACES 52

OBSERVATION 53

LE HÉRISSON DES JARDINS 54

ZWIN 56

CÉTOLOGIE 59

PORTES OUVERTES 61

CONCOURS PHOTOS 63

RECUEILLIR • SOIGNER • RELÂCHER 64

VOS DONS 69

EDITO

« Le principe d’égalité et de non-discrimination est, en Belgique, une clef de voûte des droits fondamentaux » selon Wikipédia. Ainsi nous sommes tous égaux devant la loi, logés à la même enseigne. Enfin presque, Jean de la Fontaine dans « Les animaux malades de la peste » écrivait : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ». Ceci est une autre histoire…

La loi des hommes s’est intéressée aussi aux animaux. Des lois sur la chasse, la pêche, la destruction des bêtes fauves, des nuisibles, on est passé à la protection de certaines espèces puis à la loi sur le bien-être animal. Mais ici point d’égalité entre tous les animaux, point de non-discrimination.

Nos animaux de compagnie (chats, chiens, lapins, chevaux…) sont bien défendus par la loi du bien-être, et c’est très bien ainsi. Pour information, 2.495 plaintes ont été déposées en 2011.

Nos animaux, d’élevages surtout industriels, sont bien moins lotis. Leurs conditions de vie sont déplorables, même si leurs conditions de vie respectent la loi. Ils sont considérés comme une simple marchandise qu’il faut produire à grande échelle, le plus rapidement possible et au moindre coût. L’univers concentrationnaire de ces élevages est abominable. Dans une chaleur étouffante, une puanteur suffocante, il faut ramasser chaque jour des dizaines de poulets morts.

Les animaux légalement protégés ne sont pas visés par celle du bien-être animal, puisque leur détention est interdite. Encore que, détruire un biotope ou pulvériser des biocides pourrait s’apparenter à une maltraitance envers la faune sauvage.

Les animaux sauvages, dits « gibiers », ne sont pas visés par cette loi, aux dires des chasseurs, même s’ils relâchent des animaux d’élevages (faisans, perdrix, canards colverts…). Les chasseurs peuvent piéger, blesser, éventrer, amputer, tuer, sans crainte, ils ne sont pas inquiétés. Ils assouvissent leurs pulsions en toute impunité.

Les fauconniers peuvent maltraiter leurs oiseaux (souvent d’élevage) en les attachant toute la journée à un billot, en les affamant avant les exhibitions, en les bringuebalant d’un endroit à un autre, dans des conditions souvent déplorables. Ils ont des autorisations.

Les zoos, eux aussi, ne sont pas en reste. Le bien-être animal ne les inquiétera pas, car c’est un secteur créateur d’emplois, qui rapporte à l’état. Et pourtant, un ours qui fait les cent pas à longueur de journée dans sa cage trop exiguë, n’est-il pas maltraité ?

Pour paraphraser le fabuliste : « selon que vous soyez animal de compagnie, domestique, d’élevage, de cage ou sauvage, vous serez bien ou mal traité. »

Il y a encore du chemin à parcourir. La loi, bien qu’insuffisante, a au moins le mérite d’exister. Efforçons-nous de la faire évoluer davantage dans le bon sens.

Jean-Claude Beaumont, Président.