Qu’il est apaisant à observer et à écouter, en cette matinée froide et claire d’un jour de janvier ou de février, une petite troupe acrobatique et bavarde d’oiseaux jaunes et verts qui s’est installée au sommet d’un vieil aulne. Ce sont les Tarins tant convoités des tendeurs et des braconniers qui, fiévreusement absorbés, se laissent approcher jusqu’au pied de l’arbre. Suspendus aux extrémités des rameaux et aux grappes de fruits sombres qui les garnissent, les Tarins épluchent ces cônes en miniature.
La tête en bas, tels nos mésanges, accrochés aux fines branches supportant les petits boules d’aulnes, les Tarins se balancent et n’interrompent leur repas que pour babiller avec entrain, surtout quand un petit rayon de soleil pâle éclaire la scène.
Quoique peu farouches, ces oiseaux alertes sont sujets à des paniques soudaines et capricieuses. La troupe s’envole brusquement, s’élève en un vol groupé ” en boule”, descend, s’éloigne et revient, ce ballet aérien étant accompagné de petits cris aigus, clairs et métalliques.
Par contre, au repos, le chant du Tarin des aulnes est un babil agréable, au son traînant et nasal qui a, malheureusement, causé la perte de milliers de ces petits chanteurs sympathiques et sociables comme oiseaux de cages très convoités jadis et encore à ce jour.
Le Tarin des aulnes est un migrateur qui visite notre pays en provenance de Scandinavie et d’Europe de l’Est. Sporadiquement, des couples isolés nichent chez nous, mais il est presque certain qu’il s’agit en l’occurrence de quelques oiseaux captifs ayant retrouvé leur liberté au printemps.
Carte d’identité
Nom latin : Carduelis spinus
Ordres : Passeriformes
Sous-ordre : Oscines
Famille : Fringillidés
Taille : 12cm
Reproduction : 4 à 5 oeufs deux fois par an
Couvaison : 12 jours
Séjour au nid : 15 jours
Répartition : Europe du nord et centrale, Iles britanniques, sauf le sud
Statut en Région Wallonne : conditionnellement protégé