La Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux (LRBPO) se bat pour faire interdire les démonstrations de rapaces. Celles-ci sont régulièrement organisées lors d’événements commerciaux publics. Ces démonstrations sont contraires aux principes élémentaires du bien-être animal et intensifient un trafic parfois illégal. Elles n’ont rien de commun avec la fauconnerie (qui est reconnue par l’UNESCO). Aujourd’hui, la Ligue a été rejointe dans son combat par l’ensemble des plus importantes associations de protection de la nature (les Cercles Naturalistes de Belgique, Natagora et Jeunes et Nature) et du bien-être animal (Animaux en péril et GAIA).
La fauconnerie, une chasse ancestrale
Les démonstrations de rapaces à l’occasion d’événements publics sont de plus en plus communes que ce soit dans les foires, dans les activités médiévales, les visites de châteaux, etc. Elles sont la plupart du temps décrites comme de la fauconnerie, ce qui est faux. Elles n’ont rien de commun avec cette chasse traditionnelle reconnue par l’UNESCO comme patrimoine immatériel de l’humanité. Les vrais fauconniers n’organisent pas de spectacles de rapaces et travaillent dans l’esprit de la tradition.
Le bien-être animal et le trafic illégal d’espèces sauvages
Les démonstrations de rapaces sont contraires aux principes élémentaires du bien-être animal :
• Ces rapaces, même hors démonstrations, sont privés de leur liberté d’agir et de voler; ils sont emprisonnés, encagés et attachés sur des billots à longueur de journée.
• Les rapaces dans la nature ont un territoire de plusieurs dizaines de kilomètres carrés et pas de quelques mètres. Ils sont affamés volontairement avant les exhibitions ou les entrainements pour revenir rapidement près de leur propriétaire nourriture à la main.
• Le stress dû au bruit et à la présence du public est d’autant plus perturbant que les rapaces disposent d’une ouïe extrêmement fine.
• Dans le cas des rapaces nocturnes, le « mal-être » est encore aggravé par le bouleversement de leur rythme naturel et par l’exposition à la lumière du jour, surtout par journée de grand soleil.
• Le spectacle de rapaces en détention, qui tentent de s’envoler, à partir du seul piquet de repos dont ils disposent, et puis qui se blessent en retombant, car ils portent une chaine à une de leurs pattes, est affligeant et cruel envers ces animaux et heurte la sensibilité des citoyens.
• Certaines espèces ne sont utilisées que pour impressionner le public et « pimenter le show », elles ne sont jamais utilisées en fauconnerie : vautours, chouettes, etc.
L’enfermement, les conditions de détention et les périodes de jeûne forcées constituent des atteintes graves au bien-être de ces oiseaux. Depuis fin 2013, l’utilisation des animaux sauvages dans les cirques est interdite en vertu du respect du bien-être de ces animaux. Il est donc incohérent que les démonstrations de rapaces soient toujours autorisées.
Le commerce illégal des rapaces contribue à la perte de biodiversité. En effet, les « voleries » de rapaces ne sont possibles que parce qu’elles sont approvisionnées à partir d’oiseaux dont l’origine est toujours suspecte : récoltes d’oeufs sur les aires prélèvements de juvéniles au nid, bagues truquées, etc. Le vol de trois jeunes Faucons pèlerins l’année dernière, dans leur aire, dans une réserve naturelle à Yvoir en est la dernière illustration connue en Wallonie.
Pas de rapace pour tous !
Ces spectacles sont opposés à tout principe d’éducation de la jeunesse et du grand public : ils créent un engouement dangereux à vouloir détenir chez soi des rapaces, espèces protégées par la loi, et donnent à penser que l’homme a le droit de s’approprier la liberté d’un animal sauvage. Face à la dégradation de notre environnement et la perte de biodiversité, c’est le respect de la faune et de la flore qui doivent plutôt faire partie des références socioculturelles de notre société.