Vu la vague de sécheresse qui s’abat sur le sud de l’Europe, la probabilité d’un épisode caniculaire reste envisageable en Belgique pour la période estivale. Cette tendance a pour effet de faire disparaître les zones humides et les points d’eau, alors qu’ils sont essentiels à la survie de la faune sauvage. Raison pour laquelle il est important de penser à l’avifaune qui, comme chaque été, va avoir besoin de s’hydrater.

­Les oiseaux qui se nourrissent de graines oléagineuses, notamment, doivent pouvoir disposer d’une eau fraîche et propre pour s’abreuver : les pinsons des arbres, les bouvreuils, les tarins, les becs croisés, etc. Ce ne sont pas les seuls, les hirondelles et martinets passent déjà en rase-mottes au-dessus de plans d’eau pour étancher leur soif.

“Les canicules des années précédentes ont provoqué de nombreux cas de déshydratation chez les oiseaux comme chez les mammifères, le hérisson notamment. Encore une fois, le Centre de Soins pour la Faune Sauvage de Bruxelles s’attend à recevoir et prendre en charge des animaux dans un état d’affaiblissement avancé.” déclare Nadège Pineau, Responsable du Centre de Soins pour la Faune Sauvage de Bruxelles.

En prévision, la Ligue recommande donc aux riverains de mettre de l’eau propre et fraîche (de préférence de l’eau de pluie) à la disposition de la gent ailée et de renouveler l’opération plusieurs fois par jour. La Boutique Verte de la Ligue propose une multitude d’abreuvoirs spécifiques aux oiseaux mais si l’on opte pour un modèle “fait maison”, il est primordial de bien réfléchir aux différents points suivants :

  • Lorsque l’on met de l’eau à la disposition des oiseaux, il faut veiller à ce que le récipient soit solide, facile à nettoyer et muni de petits rebords. La profondeur de l’eau doit être au maximum de 5 cm environ de sorte à éviter la noyade. Un gros cailloux ou une branche peuvent être placés dans l’abreuvoir afin qu’ils puissent atterrir, boire et se baigner en toute sécurité.
  • Afin de ne pas favoriser la prédation, l’emplacement du futur point d’eau doit être réfléchi au préalable. Si l’abreuvoir est posé au sol (ce qui rappelle un contexte naturel), celui-ci doit offrir une bonne visibilité en cas de fuite et ne pas favoriser l’embuscade d’un chat domestique ou d’un rapace. Il faut donc privilégier un espace ouvert. Si les risques de prédation sont trop importants, il est préférable de suspendre l’abreuvoir en hauteur ou de le disposer sur un mur. Le rebord de la fenêtre reste aussi une bonne solution.

Par ailleurs, les fortes chaleurs de ces prochains mois vont favoriser le développement d’agents pathogènes. C’est pourquoi la Ligue recommande aussi de ne pas nourrir les oiseaux d’eau (canards, oies, mouettes, etc) dans les parcs et aux abords des étangs. En effet, cette pratique, qui peut sembler anodine voire positive, favorise l’envahissement d’algues qui peuvent engendrer le développement de bactéries bien connues, les Clostridium botulinum.

“Responsable du botulisme, cet agent touche toutes les espèces d’oiseaux. La maladie provoque une paralysie respiratoire et peut mener à la mort, notamment par noyade. Elle se propage par l’intermédiaire d’une nourriture infectée par la toxine, en particulier le pain. Raison pour laquelle, nous invitons les promeneurs à ne pas jeter des graines, du pain ou tout autre reste de nourriture dans un étang ou sur les berges.” déclare Maud Remacle, Chargée de mission pour la Ligue.

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