Le Ministre wallon de la Nature a proposé fin 2016 un avant-projet de décret modifiant la Loi sur la Conservation de la Nature. Ces modifications ont plusieurs objectifs, certains sont vraiment négatifs pour la conservation de la nature et pour le bien-être animal :

  1. Introduire légalement des individus d’espèces chassables (Perdrix grises, Faisans de Colchide et Canards colverts) dans la nature.
  2. Permettre une obtention aisée de dérogations pour détruire le Héron cendré, le Grand Cormoran, le Castor et le Blaireau. À lire ici.
  3. Ajouter à la liste d’espèces chassables la Pie bavarde et la Corneille noire, sous prétexte d’aider la petite faune des plaines. À lire ici.

Nous sommes bien sûr contre l’intégration des ces trois points dans la législation sur la Conservation de la Nature.

Vous aussi, vous êtes contre ces différents points ? Alors envoyez une lettre au Gouvernement wallon !

Avec trois autres associations de protection animale, Animaux en Péril, Gaia et Sans Collier, nous argumentons ici contre le premier point: la légalisation de l’introduction d’animaux d’élevage dans la nature pour la chasse. Nous prônons un respect de la nature, du bien-être animal et des valeurs partagées par la plupart des citoyens.

D’autres communiqués suivront dans les jours à venir.

Ce projet de révision de décret modifiant la loi sur la conservation de la Nature est disponible ici.

L’avis du Conseil Supérieur Wallon de la Conservation de la Nature sur ce projet est disponible ici.

LE MASSACRE D’ANIMAUX D’ÉLEVAGE PAR LA CHASSE BIENTÔT RENDU LÉGAL PAR LE MINISTRE DE LA NATURE ?

En fin d’été, vous avez sans aucun doute déjà observé sur la route, dans les champs ou dans vos jardins quelques faisans semblant perdus. Il s’agit en fait d’animaux d’élevage introduits par les chasseurs pour augmenter leur tableau de chasse…

Le Ministre wallon de la Nature, René Collin, propose de modifier la Loi sur la Conservation de la Nature, entre autres, pour faciliter l’introduction d’animaux d’élevage (Perdrix, Faisans et Canards colverts) dans la nature quelques semaines avant la chasse. Ces introductions ont déjà lieu mais sans une véritable législation pour les encadrer. En fait, le Gouvernement n’a pas déterminé les conditions auxquelles est soumis le lâcher du « petit gibier » et du « gibier d’eau », alors que la loi lui en fait l’obligation dans un délai raisonnable. 21 ans se sont passés depuis l’édiction de cette obligation !

Ces animaux servent de chair à canon et c’est pour nos associations une des pires dérives de la chasse.
Le nombre d’oiseaux introduits est impossible à connaître précisément car très peu de statistiques officielles sont récoltées à ce propos. Voici ce que nous avons pu obtenir comme données partielles :

 

  • Selon les chiffres de l’Atlas des oiseaux nicheurs de Wallonie, on peut estimer qu’au moins 41 000 Perdrix d’élevage ont été introduites pour la chasse en 2006.
  • Selon l’AFSCA, 142 699 Faisans ont été importés de France en 2014 pour être introduits en Wallonie pour la chasse. Comme il existe aussi de nombreux élevages en Wallonie, ces chiffres sont bien loin de la réalité.

Ces introductions interpellent l’éthique que devrait avoir l’homme vis-à-vis ces animaux d’élevage :

  • Il est inimaginable que des chasseurs lâchent des animaux d’élevage pour pouvoir en tuer plus et ainsi accroître leur plaisir !
  • Comment peut-on chasser des animaux d’élevage n’ayant pas peur de l’homme puisqu’ils sont nourris par celui-ci depuis leur naissance ?
  • Comment peut-on chasser des animaux non-adaptés à l’environnement dans lequel ils sont introduits, puisqu’ils ont été élevés en captivité ?
  • Cette modification est en faveur d’une dérive de la chasse allant à l’encontre de la conservation de la nature, car ces introductions créent de nombreux déséquilibres dans les écosystèmes. Il est donc paradoxal et choquant de retrouver cette disposition dans la Loi sur la Conservation de la Nature.

Ces introductions entraînent des problèmes écologiques :

  • L’introduction massive d’oiseaux d’élevage sur une parcelle perturbe la population sauvage qui y réside et les autres espèces présentes.
  • Le lâché d’oiseaux d’élevage entraine l’introduction de maladies ou de parasites dans la population sauvage.
  • L’introduction de ces centaines de milliers d’animaux d’élevage dans la nature pousse les chasseurs à exterminer les prédateurs (renard par exemple) qui se nourrissent parfois de ces oiseaux lâchés dans la nature.

En facilitant l’introduction d’espèces non protégées, comme le propose le Ministre, une modification qui devait soi-disant améliorer la loi sur la Conservation de la Nature apparaît au contraire destinée principalement à favoriser le maintien d’une chasse de loisir constituée essentiellement de massacres d’animaux d’élevage introduits artificiellement dans la nature.

Dans ce cadre, nous demandons au Ministre Collin de revoir sa copie pour ne plus permettre de telles dérives.