Lors du dernier débat au Parlement, le Gouvernement wallon a émis la possibilité de dissoudre l’Unité Anti-Braconnage au sein du Département de la Nature et des Forêts. Face à la possibilité d’une telle réforme dommageable pour la faune sauvage, la Ligue a fait part de son désaccord aux Ministres Collin et Borsu  et souhaite rappeler à chacun l’expertise précieuse développée par les agents de l’UAB.

Dans le cadre du projet de rationalisation du Département de la Police et des Contrôles, le Gouvernement wallon envisage le regroupement des agents de l’Unité Anti-Braconnage (UAB) au sein du Département de la Nature et des Forêts (DNF). La Ligue Royale Belge de Protection des Oiseaux s’oppose fermement à la concrétisation d’une telle réforme et souhaite souligner la nécessité de maintenir une structure spécifique comme l’UAB.

Au cours de l’année 2017, cette unité a dressé 512 procès verbaux avec seulement 8 agents. Ce sont 822 oiseaux saisis qui ont été rendu à la liberté grâce à 58 procédures. Une quinzaine de dossiers concernant le tir de cervidés sans déclaration, la destruction d’espèces animales protégées et des lâchers de petits gibiers ont été constitués. De même, le braconnage de poissons a fait l’objet de 80 procès verbaux dont plus de la moitié découlait d’actions nocturnes. L’UAB est également très active pour lutter contre des pratiques illégales telles que l’usage de pièges à mâchoire ou la tenderie, cette dernière sévissant toujours malgré son interdiction stricte depuis 1993 ! Force est de constater que la protection de notre faune sauvage nécessite une vigilance particulière et permanente.

D’autre part, l’identification et la répression de cas de braconnage sont des tâches d’envergure qui requièrent une maîtrise approfondie de cette problématique. A chacune de leurs interventions, les agents de l’UAB démontrent la force de leur expertise et de leur spécificité d’action qui conjugue des compétences judicaires, zoologiques et de manipulations d’animaux. Pour être menées de manière efficace et pertinente, ces attributions doivent rester aux mains d’agents spécialement entrainés et dédiés à la seule résolution d’affaires de braconnage.

Par ailleurs, une autre spécificité de l’UAB est sa coordination sur tout le territoire wallon qui permet aux agents d’appréhender les cas de braconnage de manière non fragmentée et de développer une démarche globale. La dispersion des agents de l’UAB dans les cantonnements des agents du DNF limiterait leur force de frappe et nuirait à la résolution de problématiques diffuses sur tout le territoire.

Face à ces constats, la Ligue a fait part de son vif désaccord via une lettre adressée aux Ministres Collin et Borsu. Nous exhortons le Gouvernement wallon à veiller au maintien d’une UAB distincte et indépendante conservant son expertise caractéristique et son amplitude d’action adaptée aux défis qu’elle tend à résoudre.