Le premier octobre, c’est l’ouverture de la chasse. Un rendez-vous médiatique assez classique. Dans ce cadre, nous souhaitons vous informer de certains problèmes liés à cette activité.

Les chasseurs défendent régulièrement leur activité récréative comme étant utile à la société. Selon eux, ils seraient « gestionnaires de l’environnement ». Par exemple, en l’absence de loups ou de lynx, ils seraient là pour rétablir un certain équilibre au sein de la nature. Ce qui est faux. Leur activité cynégétique est le plus souvent nuisible pour la nature. En réalité, les chasseurs créent eux-mêmes des déséquilibres.

 

Figure 1 : Evolution du nombre de sangliers tués par la chasse, représentant l’évolution des populations wallonnes (1985 =1) qui ont quadruplé en 30 ans.

 

Déséquilibre 1 : Les chasseurs nourrissent les sangliers sous prétexte de protéger les cultures de maïs mais ils les nourrissent surtout pour augmenter leurs populations (plus de nourriture = plus de sangliers). Ces densités artificielles créent une forte pression sur l’environnement.
=> Les populations de sangliers ont quadruplé depuis les années 80 (Figure 1).

 

 

 

Figure 2 : Les faisans sont introduits par centaines sur les terrains de chasse, ils n’ont pas peur de l’homme et seront des proies faciles pour le chasseur.

 

Déséquilibre 2 : Les populations d’oiseaux des zones agricoles se portent mal. La perdrix et le faisan voient leurs effectifs diminuer. Pour pouvoir en tuer beaucoup, les chasseurs introduisent donc des centaines de milliers d’oiseaux d’élevage, et ce, quelques semaines avant la chasse (Figure 2). L’introduction massive d’oiseaux d’élevage sur une parcelle perturbe la population sauvage qui y réside et les espèces proies. Le lâché d’oiseaux d’élevage peut entraîner l’introduction de maladies, comme la grippe aviaire .
=> En 2016, 6.100 perdrix et 113.385 faisans ont été importés mais aucun chiffre n’existe concernant sur les oiseaux issus des élevages wallons.

 

 

 

Déséquilibre 3 : Les chasseurs chassent également des espèces en déclin (lièvre, perdrix, sarcelle, etc.) et des prédateurs (renard), dont le rôle est important dans l’équilibre des écosystèmes. Si leur objectif était bel et bien de maintenir l’équilibre de la nature, ils s’en serviraient comme alliés.
=> Il y a seulement une dizaine de couples de sarcelles d’hiver en Wallonie. La perdrix est une des espèces qui déclinent le plus parmi les oiseaux wallons.

 

Figure 3 : quand les densités de sangliers sont trop importantes, le sol de la forêt n’est plus qu’une boue sans plantes ni animaux.

Ces déséquilibres engendrent des impacts très négatifs sur l’environnement. Les sangliers se nourrissent de plantes et d’animaux. Quand leur densité est trop importante, ils limitent la régénération de la forêt et sont une cause de déclin de certaines espèces (orchidées, oiseaux nichant au sol, amphibiens, etc.). Les milliers de faisans lâchés sur quelques parcelles auront rapidement mangé l’ensemble de la petite faune locale, de l’orvet au ver de terre.

Les chasseurs ne sont pas toujours les plus respectueux du bien-être animal… Pour chasser ces nombreux sangliers des battues sont organisées. Des traqueurs souvent accompagnés de chiens rabattent les animaux vers les chasseurs à grands cris. En fuite, les animaux sont difficiles à abattre, il faut en moyenne 6 à 7 tirs par animal tué. Ils sont nombreux à être blessés. La chasse du renard toute l’année pose aussi un problème majeur pour quand la mère sort de son terrier, elle risque d’être abattue. Après quelques jours, les jeunes meurent alors de faim ou de soif au fond de leur terrier.

La LRBPO demande dès lors une modification de la loi sur la chasse pour tenir compte de ces déséquilibres volontaires engendrant des problèmes environnement et un non respect du bien-être animal.